inflation

Standard and Poors : qui notera le noteur ?

Le maintien de la note de la France par S&P, qui a fait littéralement sauter comme un cabri le ministre des finances Bruno Lemaire, est une véritable bouffonnerie, si l’on considère les promesses d’ivrogne du pouvoir à réduire ses déficits et sa dette.

Le déficit public pour 2022 s’établit à 124,9 Md€,

Soit 4,7 % du produit intérieur brut (PIB). Certes les recettes restent très efficaces en 2022 et progressent en valeur de 95,7 Md€. En réalité la «  bonne note » des agences tient à la capacité de l’Etat à chaluter puissamment les impôts par le monopole public de la violence et parce qu’en France il y a une loi pour l’état (le droit public) et une loi pour les citoyens ( le droit civil), depuis Bonaparte l’état, au contraire des autres pays du monde, n’est pas soumis au droit commun.

En proportion du PIB, les recettes atteignent 53,4 %, après 52,6 % en 2021 et 52,4 % en 2020. Le taux de prélèvements obligatoires augmente donc, à 45,3 % après 44,3 % en 2021. Les dépenses progressent à un rythme similaire à celui de 2021 : +4,0 %, soit une augmentation de 58,6 Md€. La dette quant à elle s’élève à 3000 milliards. Sans compter la dette cachée, sous différents artifices comptables, par exemple les retraites des fonctionnaires directement prélevées, non pas par la CNAV ( Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) mais sur les budgets, ainsi les retraites des professeurs viennent du budget de l’éducation nationale.

Comment le pouvoir ferait-il aujourd’hui ce qu’il n’a pas fait depuis 1974 ?

Et cela dans une situation beaucoup plus dégradée qu’il y a seulement 6 ans, soit depuis l’arrivée pouvoir du petit banquier dont l’addiction à l’endettement s’est aggravée, tandis que les taux d’emprunt à 10 ans de l’état ont dépassé les 3% ? A dire vrai le maintien de la note est surtout la  «récompense » de la réforme des retraites qui n’a jamais été autre chose qu’un signal envoyé aux marchés pour qu’ils continuent de prêter à la France.

Aussi bien ,qu’est-ce que S&P ?

Une agence qui prétend faire le travail de la Cour des Comptes, exactement parallèle au doublement par Mc Kinsey du travail de hauts fonctionnaires dont la fonction est précisément de faire ce que l’agence prétend faire en les doublonnant contre l’intérêt national. Cela traduit bien la subordination du politique à la finance et une finance mondialisée qui possède évidemment ses relais au sein même du pouvoir, principalement en vue de servir les intérêts de Bruxelles et des USA.

Est-ce à dire qu’il ne faut pas s’attaquer aux déficits publics, et à la dette dont les victimes premières seront les Français, dans les services publics, en voie de tiers-mondisation, et les épargnants détroussés par cette inconséquence budgétaire ?

Non, bien sûr. Mais on peut se poser la question des savoir de quelle liberté de manœuvre dispose encore la France quand sa souveraineté est mise à mal par sa dette détenue à l’étranger à plus de 50%.

Olivier Pichon

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