Manouchian

Panthéon et assomption du crime

Ce 18 juin, anniversaire du premier appel, sur les ondes anglaises, du général De Gaulle (mais aussi de désastre de Waterloo…), le président Macron a annoncé la prochaine entrée au Panthéon de Missak Manouchian (1906-1944).

Rappelons que cet apatride de souche arménienne était entré dans la Résistance, non au service de la France, mais sur les ordres du parti communiste – PC d’abord bienveillant avec l’Occupant – à la suite de la rupture du pacte germano-soviétique par l’opération Barbarossa (invasion de l’URSS).

L’action de Manouchian et le sang français

A la tête du groupe FTP-MOI (Francs-tireurs partisans – Main d’œuvre immigrée) dépendant du parti communiste, Manouchian s’était fait une spécialité de l’assassinat de militaires allemands. Ces attentats, alors spécialité communiste, avaient pour but cynique de créer des tensions entre la population française et les Occupants. En effet, abattre quelques militaires allemands ne constituait pas une entrave importante à la machine de guerre de l’Occupant, mais débouchait sur l’exécution d’otages dressant l’opinion française contre lui.

Conformément au dessein du PC, il s’agissait d’un cycle de terreur faisant couler beaucoup plus de sang français que de sang allemand. Et c’était bel et bien l’objectif de Manouchian.

Guerre, crime de guerre et crime de droit commun

L’inévitable amnistie des crimes de la Résistance en 1945, ne doit pas nous faire oublier la réalité des choses. Combattants sans uniforme et ne se livrant pas aux classiques affrontements militaires des maquis (combattants d’un camp contre combattants d’un autre – cf. plateau des Glières), Manouchian et ses hommes de main étaient des criminels de droit commun, puisque non couverts par la Convention de Genève.

Entendons nous bien, ils étaient de simples assassins au regard de la législation allemande mais aussi de la législation française, qu’elle soit appliquée sous le régime de Vichy ou sous celui du gouvernement provisoire d’Alger !

Bien sûr l’amnistie mettra fin aux poursuites que le gouvernement provisoire de la République s’était gardé d’entreprendre dans cette perspective.

Mais quand Manouchian fut condamné et exécuté (21 février 1944), il était indéniablement criminel un criminel pour tous, URSS mis à part bien-sûr.

Aussi faire rentrer le crime au Panthéon c’est l’assumer, avec tout le sang français qu’il avait pour but de répandre. La dé-civilisation, dénoncée « en même temps » par Emmanuel Macron, n’est-pas aussi cela ? Le droit est donc bien la force, mais la métaphysique des droits de l’homme y trouve-t-elle son compte ?

Éric Delcroix

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