Pierre Benoit

Les lectures de Madeleine Cruz : il y a cent ans, Pierre Benoît publiait Mademoiselle de la Ferté

La littérature contemporaine ne manque pas d’écrivains de talent. Sans parler des géants, on pense à certains actuels « seconds couteaux », dont plusieurs sont promis à une grande notoriété, les Patrice Jean, Olivier Maulin, Christian Authier, Benoit Duteurtre, Slobodan Despot, Eric Neuhoff, François Taillandier, par exemple. Mais j’avoue continuer à (sans doute trop) privilégier les bons vieux classiques de la littérature grand public, en particulier Agatha Christie (dans ses versions non remaniées), avec comme guide de lecture la biographie de notre chère Camille Galic, ou encore Pierre Benoit.

Il se trouve que je viens de recevoir, de la part de l’association Les Amis de Pierre Benoit (chez Bernard Vialatte, 4 place de la République, 46500 GRAMAT) un très copieux cahier (près de 500 pages !) bourré de photos en noir et blanc ou en couleur, et aussi de textes érudits, consacrés à un roman de Pierre Benoit, Mademoiselle de La Ferté, qui passe pour l’un de ses meilleurs.

Je n’ai pas lu ce roman, bien qu’il soit paru il y a exactement cent ans, mais ce cahier m’a intrigué, intéressé. J’y ai trouvé les critiques de l’époque de sa parution, en particulier celles de Pierre Mac Orlan, de Gus Bofa ou de Jean-Louis Curtis – excusez du peu ! -. Mademoiselle de la Ferté sera donc, bien entendu, l’une de mes lectures d’été.

L’enthousiasme de Patrick Besson pour Pierre Benoit

Mais laissez-moi vous raconter comment j’ai découvert Pierre Benoit. Quand j’étais jeune, Tante Mathilde me harcelait pour que je me mette à la lecture de ses romans. Mais ce que je croyais savoir de cet écrivain (conservateur bon teint, maréchaliste etc.) à une époque où je ne jurais que par Rebatet, Drieu, Fontenoy, la révolution européenne (sic !), ne m’excitait pas outre mesure. Je courais alors les bouquinistes pour essayer de trouver les romans de Brasillach, alors épuisés, ou ceux (bien plus rares) de Robert Poulet et d’Alain Laubreaux.

Mais voyez comme nul n’est prophète en son pays : Mathilde Cruz n’avait pas réussi à me convaincre d’ouvrir un roman de Pierre Benoit ; or bien plus tard, j’ai lu dans les pages littéraires du Figaro une série de papiers signés de Patrick Besson dans lesquels celui-ci manifestait son enthousiasme pour Benoit.

J’aimais beaucoup (et j’aime toujours) Besson, ses chroniques impertinentes, ses romans, ses critiques littéraires, même si nous ne sommes pas exactement de la même paroisse ! Et je me suis donc décidé à lire du Pierre Benoit.

Ses romans firent la fortune d’Albin-Michel et le succès du Livre de Poche

L’avantage avec Pierre Benoit, c’est qu’on est certain d’en trouver dans toutes les maisons, en tout cas dans les greniers des maisons, car les tirages de la plupart de ses livres, entre les deux guerres et même après, furent colossaux. Ils firent la fortune d’Albin Michel et le succès du Livre de poche (L’Atlantide, Königsmarck, La chaussée des géants, Axelle etc.). Je me suis donc ruée sur la bibliothèque familiale, et je ne vous cacherai pas que j’ai adoré ces titres-là, comme j’ai adoré Le lac salé et La dame de l’ouest, qui restent mes préférés (avec Le déjeuner de Sousceyrac, dans un genre très différent), et que je relirai un de ces jours.

Pierre Benoit, c’est du roman vraiment roman, Son œuvre fait constamment l’apologie de la plus grande France, de l’épopée coloniale. Et si les femmes fatales (dont le prénom commence toujours par la lettre A) y tiennent une place que je trouve un peu trop invasive, l’aventure est au rendez-vous. Nos arrière-grands-parents lisaient Pierre Benoit sur les plages du pays basque ou de Deauville ? Lisez donc vous aussi Pierre Benoit, cet été, sur la plage de La Baule, ou de Saint-Clément-des-Baleines. Vous m’y croiserez d’ailleurs peut-être, avec Mademoiselle de La Ferté sur le bras. Comme un signe de reconnaissance.

Madeleine Cruz

Un commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *