C’est le titre du premier roman d’Aristide Leucate, publié aux éditions Ausa Isarn : Cas de conscience pour le Hussard. Fort bien ! Et mon cas de conscience à moi, alors ? Quand je l’ai reçu, aimablement posté par cet auteur-très-très-ami, je me suis aussitôt inquiété car il n’y a pire épreuve que d’avoir à donner son avis sur l’œuvre non seulement de quelqu’un que l’on connaît, mais qui plus est, vous est proche.
Si on en dit trop de bien, tout le monde (et lui en premier) croira à de la simple amicale complaisance… si on en dit trop de mal, problème réglé, on perd un ami, tout en étant déconsidéré des autres !
J’avais d’ailleurs posé un jour la question à Jean Bourdier, critique littéraire reconnu et redouté qui (entre autres) fît les beaux jours de la chronique littéraire du défunt hebdomadaire Minute. Il me répondit :
— Si j’ai apprécié le livre, je l’écris et le conseille… Si ce n’est pas le cas, je lui consacre un bel article dans lequel je parle de tout… sauf du livre !
Et donc… ouf ! la dernière page achevée, je n’aurais à jouer ni l’hypocrite, ni le faux-fuyant ou le salopard en disant tout simplement la vérité : cette aventure du Hussard a belle et bien sa place, toute sa place et quelle place ! dans la collection du « Lys noir », créée par Francis Bergeron et Pierre Gillieth.
Un mystérieux criminel s’étant mis en tête de nettoyer les écuries d’Augias de la politique française, des élus de tous bords se bousculent les pieds devant dans les morgues, ce qui met en joie les factieux et en émoi la République Ve du nom… tout en interpellant comme il se doit le Hussard, héros récurrent de la série, qui a la désagréable intuition qu’il pourrait bien connaître l’auteur de ce récurage par le vide de la « Ripoublique ».
Et de foncer tête baissée dans cette galère où personne ne l’invitait, mais où une meute de tueurs voudra lui faire passer l’envie de fouiner. Heureusement, l’aide de son vieux et si efficace complice Léopold von Kluge, dit Le Lansquenet et de ses très utiles copains Smith et Wesson rétablira l’équilibre des forces en présence.
Premier constat : ça se lit d’une traite, sans temps morts, les menaces et les horions se succèdent, les balles sifflent et les macchabés s’accumulent sur le parcours des deux justiciers… Rien de l’ambiance feutrée et envoûtante des romans à la Simenon, mais tout de cette action « encore et encore » dont raffolent les amateurs des James Bond, Mission impossible, Taken, et autre Mémoire dans la peau…
Deuxième constat : c’est très politique et surtout ultra-politiquement incorrect ; donc, à fortement déconseiller à tous les mondialistes, escrologistes, wokistes, gauchistes, LGBTQetXYZ, immigrationnistes et autres macronistes comme le veut – voire, l’exige ! – la collection du « Lys noir »… Un peu lourdingue par moment ? Oui, et alors ? L’excès peut aussi faire du bien.
Troisième constat : il y a l’efficacité des scènes d’action, mais l’amour n’est pas oublié. Très physique, certes… Le Hussard étant ainsi tiré d’affaire par la rencontre d’une jolie joggeuse, il saura la remercier comme il se doit grâce à son excellente connaissance du Kama-sutra… lequel n’est d’ailleurs pas tant inconnu que cela à la demoiselle.
En conclusion : qu’ajouter de plus ? Tant pis pour ceux qui ne liront pas ce Cas de conscience pour le Hussard… L’enfer est aussi pavé d’idiots !
Philippe Randa
Mince alors ! Des critiques de cet acabit, on en redemande… Ne serait-ce que pour le nom de l’auteur « Aristide Leucate » (Vrai blase ou pseudo ? ) on achète, cas de conscience ou pas. « Garçon, remettez nous ça ! M’en mettrez deux (ou trois, un bouquin ça s’offre aussi ! ) » Sacré Randa, sacré Leucate !