rappeur

La vérité sortirait-elle de la bouche d’un rappeur ?

Le diable se cache dans les détails, selon l’adage bien connu. Je ne connais absolument rien au rap, j’ignore tout de ce rappeur, sauf qu’il a eu des démêlés avec la justice l’an passé, démêlés qui ont défrayé la chronique des médias bien-pensants.

En tout cas, le dénommé « Booba », puisque c’est de lui dont il s’agit, a tenu tout dernièrement des propos roboratifs que l’on aimerait entendre chez nos Macron, Borne, Dupont-Moretti, voire Darmanin et autres sous-ministres ; ou dans la bouche de Laurent Nuñez, qui veut refuser les arrêts de travail de nos policiers, submergés par la violence des bandes, que la justice ne condamne pas.

Qu’a-t-il dit, ce « Booba » dans un interview publié par les journaux du groupe Ebra, et bien tout simplement des paroles criantes de vérité : « l’état est beaucoup trop mou et faible », et de regretter que les « jeunes » : « n’aient pas peur de la police ».

Même s’il qualifie la mort du « délinquant Nahel », comme l’a justement nommée une députée Renaissance, Anne-Laurence Petel, de « triste bavure », il rajoute aussitôt : « quant aux émeutes, je trouve surtout que la police, le système judiciaro-carcéral, et plus globalement l’état, ne se font pas respecter…les jeunes n’ont pas peur de la police, l’état est beaucoup trop mou et faible. »

Et d’en remettre une couche salutaire à tout point de vue : « les peines de prison sont trop légères et surtout rarement appliquées, les policiers sont discrédités ». Et de faire une juste et saine comparaison, lui qui vit à Miami : « c’est loin d’être parfait (aux USA), mais tu ne défies pas la police à la bagarre ». Or effectivement en France c’est devenu un sport national quasiment impuni.

Il y a eu en France, officiellement 27 206 refus d’obtempérer en 2021. En 2017, il y en avait eu 22 792. Or, on ne décompte selon l’IGPN que 138 tirs de policiers en 2022. Peu ou prou en 2021 on a dénombré 7 morts après un refus d’obtempérer. La France n’est effectivement pas les USA, très loin s’en faut. Gageons que les chiffres de refus d’obtempérer pour 2022 et 2023 vont exploser.

Pour Booba de son vrai patronyme, Elie Yaffa, les bandes qui ont mis les cités à feu et à sang : « ce sont défoulées, ils savent très bien que ça ne résoudra rien, c’est l’histoire d’exister ».

Un sociologue, un observateur, un spécialiste de la criminologie ne dirait pas mieux. Laxisme de l’état, de la justice, faiblesse des institutions devant les émeutiers. Il n’est pas nécessaire de faire de grandes thèses pour comprendre pourquoi notre pays va si mal. Et c’est un rappeur qui le rappelle.

On se demande bien à quoi servent ceux qui sont censés de par leur fonction, protéger les français, la sécurité étant la première des libertés. Comme l’avait énoncé Platon (La République) : « Lorsque les pères s’habituent à laisser faire les enfants, lorsque les fils ne tiennent plus compte de leur parole, lorsque les maîtres tremblent devant leurs élèves et préfèrent les flatter, lorsque finalement les jeunes méprisent les lois parce qu’ils ne reconnaissent plus au-dessus d’eux l’autorité de rien ni de personne, alors c’est là en toute beauté et toute jeunesse le début de la tyrannie. ». Ces propos datent de trois siècles avant J.C, ils n’ont pas pris une ride dans la France de 2023.

Michel Festivi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *