Une proposition de loi visant à abolir l’article 534 du code pénal qui criminalise toute relation dite « contre nature» punie d’un an d’emprisonnement a été présentée au Parlement le 12 juillet dernier, signée par neuf députés indépendants mais aussi FL, Kataeb, PNL ou encore CPL, et elle n’en finit pas d’agiter les réseaux sociaux et d’activer la verve du milieu politique, religieux et médiatique.
Visé par des critiques au sein de sa propre formation, le député FL (Forces Libanaises) Georges Okais, ne mâche pas ses mots : « La campagne qui me cible prouve à quel point notre société est empoisonnée par l’ignorance, la haine et la malice ! », et les sorties de hauts responsables du Hezbollah appelant au meurtre des homosexuels poussent naturellement une partie des libanais « éduqués » et boboïsants à prendre parti pour les « minorités stigmatisées ». Or, derrière cette proposition de loi, se trouvent notamment l’association Proud Lebanon qui travaille depuis 2018 auprès de différents partis politiques à l’abrogation de cet article de loi et l’ONG Helem (Rêve) qui milite pour les droits des homosexuels. Sans surprise, derrière ces ONG se profile l’ombre de l’Open Society de Georges Soros, grand spécialiste des opérations de déstabilisation sociétales. « Nous voulions toucher un large éventail (de politiciens), pas uniquement les députés du changement », rapporte le directeur exécutif de Helem. « C’est la première fois qu’une telle loi est proposée au Parlement. L’abolition de cet article est le but ultime pour la communauté LGBTQ+ au Liban, même si nous sommes confrontés à d’autres difficultés au vu de la crise multidimensionnelle que traverse le pays depuis quatre ans. Les besoins de la communauté sont devenus d’ordre social et économique, et non plus seulement d’ordre politique. Beaucoup sont maintenant sans emploi ou ont perdu leur logement », poursuit-il en citant le rapport annuel de Helem. En 2021, l’association répertoriait 4 007 violations des droits de personnes faisant partie de la communauté, contre 2 161 en 2020, mais il convient de préciser les critères de définition de ces « violations » liées en grande partie au logement, à l’emploi, à l’accès aux soins de santé et aux moyens de subsistance, alors que douze cas concrets d’arrestation de personnes LGBTQ+ ont été enregistrés sur base de l’article 534 du code pénal. Or, au regard de la situation catastrophique d’ordre économique et sociale que traverse le Liban, on peut se demander légitimement si ces « discriminations » ne touchent pas en fait la totalité de la population libanaise dont 80% est passé sous le seuil de pauvreté. Ici, on touche du doigt la méthode Soros de manipulation. Oui, les sociétés orientales sont bâties sur la famille et la communauté religieuse à l’opposé des sociétés occidentales lancées dans un processus d’autodestruction individualiste et progressiste. Oui, l’homosexualité n’a pas pignon sur rue au Liban. Oui, les personnes transgenres appartiennent essentiellement au monde de la prostitution. Oui, le Liban ne veut pas voir dans ses rues des « parades de la fierté » qui ne sont qu’un répugnant étalage de vulgarité. Oui, personne au Liban n’est disposé à accepter que des Drag Queen fassent la lecture aux enfants dans les écoles !
Tolérance ou décadence?
Pour autant, c’est un fait avéré que la société libanaise est plutôt tolérante, n’en déplaise à Paula Yacoubian, députée du changement, qui pousse de hauts cris devant les caméras : « C’est une honte, il est grand temps pour le Liban de dépénaliser les relations homosexuelles(…) Ces arriérés inventent une cause en prétendant défendre les valeurs de la famille » clame-t-elle tout en précisant qu’un grand nombre de juges n’appliquent plus cet article à l’encontre des homosexuels depuis une quinzaine d’années. Or, c’est justement un point qui doit être mis en lumière. Dans les faits, les quartiers de prédilection de la jeunesse beyrouthine (chrétienne comme musulmane) ne sont pas dépourvus de bars et de boites de nuits dont chacun sait qu’ils sont les QG de la communauté gay. Des membres influents de la vie médiatique, artistique et même politique sont notoirement connus pour leur homosexualité sans que cela ait d’impact sur leur carrière. Dans une interview à L’Orient-Le Jour, le député Achraf Rifi (sunnite, Tripoli) a mis le doigt sur le but profond de cette poussée d’acné du lobby LGBTQ+ et a expliqué travailler sur une contre-proposition « criminalisant tout ce qui propage l’homosexualité et les déviances sexuelles ». « Je fais cela car nous tenons à nos valeurs familiales, que nous soyons chrétiens ou musulmans. Sinon la société va s’effondrer », a-t-il expliqué.
Dans le même esprit, le Premier ministre (sunnite) Nagib Mikati a tenu une réunion dans la résidence d’été du patriarche maronite Béchara Raï. Une déclaration commune publiée à l’issue de la réunion appelle « toutes les autorités, les institutions éducatives, les médias et la société civile à se concentrer sur l’identité nationale, son éthique et ses valeurs, y compris la famille » et souligne que « les idées qui vont à l’encontre de l’ordre divin et des principes partagés par tous les Libanais doivent être combattues ».
L’Open Society de Soros n’a donc manifestement pas pu saper complètement les fondements de nos sociétés orientales mais il convient de demeurer extrêmement vigilant et de prendre garde à ne pas tomber dans l’angélisme bon teint qui, sous couvert de tolérance et d’inclusion, visent à broyer l’ordre naturel et spirituel voulu par Dieu. L’enfer est pavé de bonnes intentions…
Sophie Akl-Chedid