Aurillac

Aurillac : le terroféminisme en action

Au 4 juillet, la facture des « émeutes de l’Aïd » qui n’avaient pourtant duré qu’une semaine — mais pendant lesquelles 700 policiers et gendarmes avaient été blessés, certains très grièvement, ainsi que 17 élus — avant que les dealers, soucieux de préserver leur taf, ne sifflent la fin de la récréation, s’élevait déjà selon le président du MEDEF à « plus de 1 milliard d’euros pour les entreprises » cambriolées, vandalisées et/ou souvent incendiées. Et le bilan était aussi lourd pour la collectivité puisque, auditionné le lendemain par la commission des Lois au Sénat, le ministre de l’Intérieur énumérait « 23 878 feux de voies publiques,12 031 incendies de véhicules, 273  incendies ou dégradations de bâtiments appartenant aux forces de l’ordre, gendarmerie et polices nationale ou municipale, 105 incendies ou dégradations de mairies, 168 attaques d’écoles, de gymnases ou de médiathèques », certains flambant neuf.

Exhibitionnisme et punks à chien

Il manquait à cet holocauste un palais de Justice. Cela a été fait le 26 août à Aurillac, où des incendiaires — qui, cette fois, n’étaient pas des gamins des cités — ont fait irruption dans les lieux aussitôt vandalisés, détruisant systématiquement les équipements informatiques et mettant le feu notamment au tribunal des Prud’hommes qui contenait des milliers de dossiers. Et tant pis pour les prolétaires exploités en litige avec de méchants patrons !

Si les émeutes de juin avaient du moins un prétexte, la mort du jeune voyou Nahel béatifié par ses potes puis les médias en « petit ange », on reste confondu devant l’imbécillité et l’inanité du coup de chaud d’Aurillac : tout est parti du PV pour exhibitionnisme infligé deux jours plus tôt à Marina, une spectatrice du 36ème Festival international du théâtre de rue qui, excipant de la canicule, et surtout anxieuse de s’offrir son quart d’heure de célébrité sur les réseaux sociaux, se pavanait les seins à l’air. Il n’en a pas fallu davantage pour enflammer quelque deux mille acteurs (tous intermittents du spectacle, donc bénéficiant d’un régime social préférentiel unique en Europe) et aficionados de ce Festival encensé et financé par la région Rhône-Alpes que préside le « droitiste » Laurent Wauquiez bien que, de l’aveu du quotidien La Montagne pourtant peu suspect de conservatisme,l’événement attire désormais « tous les ans des centaines de zonards et de « “punks à chien” » de tous sexes venus « faire la manche et emmerder la société ».

C’est ce ramassis de traîne-patins qui, excité par des meneurs, attaqua le palais d’une justice aussi arbitraire que sexiste puisque les hommes se promenant eux aussi torse nu n’étaient pas verbalisés — ce qu’on peut d’ailleurs regretter, car rien n’est plus désagréable que d’être à touche-touche dans une foule, voire dans les transports en commun de certaines villes méridionales, avec des individus à demi-nus dégoulinant de sueur, puants et bedonnants.

Cette manif de « solidarité avec Marina » était-elle aussi spontanée qu’on nous la présente ? Évidemment non : les « arts de la rue » sont des repaires de bolchos et d’anars très amateurs de baston et prêts à saisir tous les alibis — cette fois, une prétendue provocation antiféministe car les défenseurs du topless sont généralement aussi les champions de l’abaya au nom du slogan MLF : « Mon corps est à moi » (1) — pour défier l’État. Lequel va devoir payer la note de ces inqualifiables dégradations, qui vont d’ailleurs aggraver encore la lenteur des procédures judiciaires. Soit un minimum de 250 000 euros au vu des premières estimations selon le garde des Sceaux Dupont-Moretti qui, arrivé lundi à Aurillac, a flétri les « exactions (sic) insupportables » commises par des « crétins décérébrés », ajoutant qu’« à quelques minutes près, le tribunal judiciaire d’Aurillac aurait été intégralement détruit ». « On a le droit de manifester , mais on n’a pas le droit de s’en prendre au drapeau, de s’en prendre à un lieu d’accueil du justiciable, de dégrader le bien commun. Que l’on manifeste : bien sûr. Mais la justice ne se rend pas dans la rue, elle se rend dans les tribunaux », a noblement conclu Dupont-Moretti oubliant que, depuis quelque temps, le droit de manifester est de plus en plus restreint si l’on n’est pas antifa. A preuve la passivité dont la police a fait preuve à Aurillac. A la demande, dit-on, du maire socialiste Pierre Mathonier, qu’a tenu à féliciter le susdit Wauquiez.

Le précédent de Montpellier

Une chose est sûre, les 250 000 euros devront sortir de notre poche. Comme ce fut le cas en 2018 après l’occupation-vandalisation de la fac de droit de Montpellier par des étudiants (en sciences humaines et non en droit, notez bien) protestant contre la sélection à l’université avant d’être délogés par un commando. En l’occurrence, et malgré l’ampleur des destructions, les squatteurs-démolisseurs ne furent pas inquiétés, au contraire du doyen Philippe Pétel et de l’agrégé et professeur d’histoire du droit Jean-Luc Coronel de Boissezon mis en examen pour complicité d’intrusion avec violence puis condamnés en 2021 à dix-huit mois de prison avec sursis, le second étant de plus exclu par le Conseil d’État de toute fonction d’enseignement public, avec privation de traitement.

En dépit de la promesse d’Eric Dupont-Moretti — « C’est avec fermeté que la justice doit rappeler à ces gens-là quelle est la règle commune », les crétins décérébrés d’Aurillac bénéficieront-ils de la même mansuétude que leurs prédécesseurs de Montpellier  ?

Camille Galic

  1. Voir le dessin génial de Chard :

Un commentaire

  1. « Les chiffres sont là : il y a 30 ans, 43 % des femmes bronzaient topless. Elles ne sont plus que 22 % aujourd’hui », déplore le quotidien gratuit 20 minutes qui, au moins d’août, a consacré par moins d’une demi-douzaine d’articles au sujet. Sans évoquer une seule fois la raison de la disparition de cette mode d’ailleurs néfaste à la santé : en trente ans, la population de l’Hexagone a radicalement changé et si les femmes ne veulent pas être embêtées sur les plages par des allogènes qui les fréquentent de plus en plus, un minimum de pudeur s’impose. N’en déplaise aux soixante-huitardes attardées qui voient dans le monokini un symbole de leur libération, une libération bien compromise par l’arrivée massive (et qu’elles ont tant encouragée) des nouveaux occupants.
    Merci pour le coup de griffe aux intermittents du spectacle, majoritairement de gauche et dont certains sont des parasites.

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