Le milliardaire Xavier Niel maître absolu au Monde, le milliardaire Krétinsky renfloue Libération…
On a appris ce samedi 23 septembre que le journal de gauche (qui pourrait être qualifié d’extrême gauche, sur certains sujets ou à certaines époques) Le Monde est désormais pleinement entre les mains d’un seul multimilliardaire, et pas n’importe lequel : Xavier Niel. Xavier Niel pèse dix milliards d’euros. Il est la dixième fortune française, tandis que son beau-père reste la première fortune de France et l’une des trois premières fortunes du monde.
Xavier Niel vient en effet d’acquérir les parts du Monde qui étaient détenues par un autre milliardaire, le tchèque Daniel Kretinsky. Niel est désormais aux commandes de l’ex-quotidien de référence, moyennant un paiement de l’ordre de 50 millions d’euros.
Kretinsky conservera la propriété de plusieurs autres médias classés plus ou moins à gauche. Et il vient de prendre le contrôle du quotidien d’extrême gauche Libération, par le biais d’un « prêt » de 14 millions d’euros qu’il lui a accordé. Lorsque Kretinsky était entré dans le capital du Monde, la gauche avait exprimé son « inquiétude » car l’homme était originaire d’un pays ex-communiste, et à ce titre-là, peut-être risquait-il de développer un discours réactionnaire, anticommuniste ? Cette inquiétude s’est envolée, hélas.
Quel paradoxe de constater que tous les quotidiens de gauche et d’ailleurs sont peu à peu rassemblés entre les mains de quelques hommes parmi les plus riches de la planète ! Néanmoins la liberté éditoriale sera pleinement assurée, nous expliquent ces symlpathiques milliardaires.
Curieusement, toutefois, depuis la disparition du quotidien Présent dans sa version papier, il n’existe plus aucun quotidien papier de droite mis à part Le Figaro, dont la sensibilité centre-droite n’est un secret pour personne. De ce fait la « liberté éditoriale » aboutit à un entre-soi quasiment absolu pour ce qui est de la presse quotidienne. Car où est la » liberté éditoriale » de publier un quotidien de droite, aujourd’hui ? Quand on entend les cris d’orfraie de la classe politico-médiatique de Geoffroy Lejeune et Vincent Bolloré, concernant l’hebdomadaire JDD, on a bien compris que l’entre-soi est une notion sacrée.
Kretinsky s’est donc désengagé du Monde au profit de Niel, mais il reste toujours propriétaire de l’hebdomadaire macrono-socialiste Franc-Tireur, et de plusieurs autres médias d’envergure.
Concernant Libération, Kretinsky n’a donc pas acheté le titre, un achat qui aurait été à fonds perdus. Il a préféré accorder un prêt, à hauteur de 14 millions, auxquels a été ajouté un million, via la Fondation pour une presse indépendante (sic !), qui est la structure de holding de Libération. Ainsi les résultats de son groupe ne seront pas altérés par les pertes structurelles du quotidien ex-maoïste et ex-pédophile militant. Le jour où Libération s’avèrera dans l’impossibilité de rembourser sa dette, le journal pourra être mis en liquidation ou la dette reprise par un autre multimilliardaire de la « famille ».
Dans quatre ans, Libération est censé rembourser ces sommes. Mais pour la seule année 2021, Libération a perdu 7,9 millions d’euros. Le milliardaire Patrick Drahi, l’ancien propriétaire de Libération, laissait dire que le journal serait à l’équilibre en 2023, mais la crise du COVID a fait s’effondrer les ventes en kiosque et l’augmentation abyssale du prix du papier a fait exploser les coûts de fabrication. Cde jounrla a toujours été en pertes et il le sera toujours.
Nul doute toutefois que l’Etat viendra au secours de Libération, comme il est vcnu au secours de L’Humanité. Libération est d’ailleurs déjà le quotidien national qui bénéficie des plus fortes subventions publiques.
Le paysage de la presse quotidienne nationale (au sens géographique du terme) française paraissant en version papier se présente donc dorénavant ainsi :
- Le Monde, Les Echos et Le Parisien appartiennent à la famille des multimilliardaires Arnaud et Niel, Bernard Arnaud est par ailleurs le principal actionnaire du petit quotidien macroniste de gauche L’Opinion ;
- Libération est entre les mains du multimilliardaire Kretenstky
- Le Figaro est propriété de la famille Dassault, multimilliardaire, elle aussi
- L’Humanité est sans milliardaires attitrés, est en perdition, mais l’Etat a toujours accepté de renflouer ses dettes, pour éviter sa fermeture.
- La Croix, sans milliardaires attitrés, est en graves difficultés, et n’a pas de perspectives de redressement.
- Présent, sans milliardaires ni millionnaires attitrés, a cessé de paraitre le 30 juin 2022, victime de la « clause de conscience » revendiquée par cinq de ses journalistes, de l’augmentation du prix du papier, et de la crise sanitaire qui a abouti à l’effondrement des ventes en kiosque pendant plus d’un an. Et tout avait commencé par une privation arbitraire des aides légales à partir de 2019, aides légales censées aider les journaux à faibles revenus publicitaires et ne bénéficiant pas du soutien de milliardaires, bien entendu…
Agathon
