Une bonne nouvelle et une mauvaise pour ceux qui s’intéressent encore à la vie littéraire.
La première est la victoire des bouquinistes des quais de Seine, où leur présence est attestée depuis le début du XVIIIème siècle, menacés de fermeture pendant toute la périodes des Jeux Olympiques, et même au-delà craignait-on, en raison des mesures de sécurité rendues indispensables par la grande parade inaugurale prévue le 28 août sur le fleuve capital et qui devait rassembler 600 000 personnes — chiffre finalement réduit à 300 000, vient d’annoncer Gérald Darmanin, bien incapable d’aligner les dizaines de milliers de policiers, CRS, gendarmes et même vigiles mobilisables pour cette « opération de prestige ».
Sous le titre « Les bouquinistes et Paris, histoire d’Amour en capitale », le bulletin officiel de la mairie de Paris affiche sa satisfaction que « l’État renonce au projet qui était le sien de retirer les boîtes pendant la tenue des Jeux de Paris 2024 ». Projet pourtant soutenu à l’origine par la mairesse Anne Hidalgo.
Faire place nette à Badinter !
La mauvaise nouvelle est qu’à Nice, le lycée Thierry-Maulnier soit débaptisé pour devenir le lycée Robert-Badinter, sous la pression des élus écologistes. Soutenus par leurs collègues socialistes et communistes, ils somment Renaud Muselier, président de la PACA (la gestion des lycées incombant aux régions) de s’exécuter. Alors que le défunt académicien français aurait été selon eux été « raciste, antirépublicain, colonialiste et antisémite », l’ancien garde des Sceaux « défenseur acharné de l’abolition de la peine de mort, représente une figure emblématique de l’engagement civique et de la lutte pour la justice » et sa vie « est un testament vibrant à la puissance de la conviction, à la détermination inflexible face à l’injustice et à la vision d’un monde où la dignité humaine est préservée à tout prix. Son influence s’est étendu bien au-delà des frontières nationales, faisant de lui une voix écoutée dans le concert mondial des droits de l’Homme. »
Que la voix de Badinter ait acquis une audience mondiale est possible. Mais fut-il en toute circonstances un défenseur des droits de l’homme ? Pas de l’homme palestinien, en tout cas, puisque, le 14 février 2020, ce n’est pas si vieux, l’ancien président du Conseil constitutionnel français déposait, ainsi que le rappelait récemment le site de Jeune Nation, « une requête à la Cour Pénale Internationale de La Haye (ICC),consultable sur son site, afin que celle-ci n’enquête pas sur les crimes de guerre commis en Palestine par l’entité sioniste. Badinter expliquait le plus sérieusement du monde que les Palestiniens ne pouvaient être victimes de crimes ni de génocide de la part d’Israël… parce qu’il n’existait pas selon lui d’État palestinien ! Pourtant, la Palestine est un État reconnu par une majorité de nations de l’ONU (139 sur 193) et par la Ligue arabe, qui a rejoint l’UNESCO en 2011 puis l’ONU en 2012 en tant qu’État observateur non membre. Mais les États occidentaux, Etats-Unis et Europe, ne reconnaissent pas la Palestine. »
Que pensent les Verts-Rouges, qui prétendent soutenir le peuple palestinien souffrant, de cette initiative de leur grand homme ? Sont-ils ignorants ou complices ?
Quant à Thierry Maulnier, de son vrai nom Jacques Talagrand, il fut incontestablement — fût-ce au prix de quelques accommodements qui lui valurent le surnom de « l’Anguille » à Je suis partout où œuvraient Maurice Bardèche et surtout Robert Brasillach, ses camarades de la rue d’Ulm, une figure majeure de la vie culturelle et politique sous les IVème et Vème Républiques comme essayiste, historien et grande plume du Figaro… après avoir fait, comme tant d’autres, ses premières armes à L’Action française. En effet très attaché au maintien de notre empire colonial, était-il pour autant le raciste et antisémite forcené aujourd’hui décrit par les Verts, qui ont oublié de le taxer en sus d’homophobie dans leur diatribe ? Une amitié très vive le lia en tout cas depuis leur passage commun à l’Ordre nouveau dans les années 30 de l’autre siècle et jusqu’à la mort en 1975 de Robert Aron à cet historien il est vrai controversé. Ses très fouillées Histoire de Vichy, Histoire de l’Épuration et Histoire de la Libération, publiées chez Perrin puis chez Fayard avec un grand succès, ne lui avaient-elles pas valu la vindicte de certains de ses coreligionnaires, des communistes et des gaullistes qui ne pouvaient supporter son impartialité et sa défense du Vainqueur de Verdun, lequel, à ses yeux, avait évité le pire à notre pays ?
La France n’a pas attendu l’Amérique pour inventer le wokisme…
Camille Galic
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