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Quand les communistes faisaient la chasse aux résistants

Les commémorations marquant le 80e anniversaire de la libération de la France vont commencer à partir du 6 juin 2024, date anniversaire du débarquement des forces alliées sur notre sol. Une bonne occasion de rappeler certains faits qui ont toutes les chances d’être ignorés.

A partir de 1944, il apparut de plus en plus nettement que, forts de la prévisible défaite allemande, les communistes envisageaient déclencher une insurrection à la faveur de la Libération de la France. Le général Revers, chef de l’Organisation de résistance de l’armée (ORA) écrit en mai de cette même année : « Je constate une impressionnante progression de l’emprise communiste sur les organes de commandement de la Résistance d’une part, les FFI d’autre part. (1) Alexandre de Marenches, qui fut à la tête des services secrets, précise : « Lorsque la 2e Division blindée a fait son entrée à Paris, le 25 août 1944 (…) nous étions à quarante-huit heures de la prise du pouvoir par un soviet parisien. » (2)

La tentation était grande, pour les révolutionnaires formés à l’école du marxisme-léninisme, de liquider préventivement les futurs adversaires d’une république soviétique française.

Une tentation qui avait déjà commencé de prendre corps comme le confirme l’historien Pierre de Villemarest, résistant actif dès l’automne 1940 à Libération-Sud et ancien chef de groupe franc au Vercors : « Nous n’avons pas oublié que, dans une dizaine de départements, des maquis ou  ‘réseaux de soutien’ des ‘Groupes francs’ de l’Armée secrète ou de l’ORA furent poursuivis simultanément par les tirs communistes et allemands. » (3)

Le colonel R. du Jonchay, ancien chef d’état-major de l’Armée secrète (AS) dans le Limousin, se souvient, lui, d’avoir eu entre les mains une circulaire de mars 1944 destinée aux FFI-FTP de Bretagne annonçant le débarquement allié pour juin et prescrivant d’avoir à faire disparaître d’ici-là tous les chefs non-communistes, notamment en « mettant en mouvement la Gestapo » (4). Dans le Limousin, toujours à propos des communistes, le colonel du Jonchay note : « Pour le malheur des habitants, l’AS cédera la pas aux FTP communistes dans la région de Limoges. Il m’est loisible, pour la première fois et non la dernière, de voir des chefs militaires de la Résistance arrêtés et remplacés aussitôt par des chefs communistes. Le contraire, par contre, ne s’est pour ainsi dire jamais vu. Les communistes prétendent que leur organisation clandestine les met à l’abri des arrestations. Qu’ils ne poussent pas les choses trop loin et ne prennent pas les chefs militaires pour des naïfs : nous savons comme eux que la Gestapo ne néglige pas les dénonciations anonymes et n’est-il pas tentant dans ces conditions de dénoncer à la Gestapo ceux d’entre eux dont ils désirent prendre la place ? » Et encore : « Sur dénonciation, ils font arrêter les résistants non-communistes. Dans les maquis, ils usent d’un autre procédé : ils font disparaître les chefs militaires et font répandre le bruit que ceux-ci ont été ‘descendus’ par leurs troupes. » (5)

Des faits ? Citons notamment les cas du capitaine Monteil et du lieutenant Villeneuve, assassinés dans la Haute-Vienne par les FTP du « capitaine » Charlot de même que les résistants Lair et Périgord, autres responsables de l’AS. En Ardèche, le chef de bataillon de La Roque, membre de l’Armée secrète, père de huit enfants, qui commandait les chasseurs alpins à Narvik, est arrêté tandis qu’il suivait la procession de la Fête-Dieu dans son village d’Eclassan et abattu au bord d’un torrent ; comme il demandait un prêtre, le « maquisard » lui répondit : « Tu n’as pas besoin de curé pour aller chez ton bon Dieu ! » (6)

Il faut se rappeler que dans les « maquis rouges » certains éléments se déclarent partisans de la « révolution socialiste » et n’hésitent pas à exercer la « terreur de classe » chère au théoricien marxiste italien Bordiga.

Philippe Vilgier

(1) R. du Jonchay, La Résistance et les communistes, France-Empire, 1968.

(2) Ockrent/Marenches, Dans le secret des princes, Stock, 1986.

(3) Le Spectacle du monde, janvier 1970.

(4) Colonel R. du Jonchay, La Résistance et les communistes, op. cit.

(5) Ibid. Beaucoup d’officiers auraient ainsi été « descendus » par les FTP, notamment dans la région de Limoges.

(6) Le Charivari, janvier 1960. Cf également Philippe Bourdrel, L’Epuration sauvage, Perrin, 1991.

Un commentaire

  1. Très bon article
    ,en 1942 les communistes ont fondé un groupe de tueurs dit groupe Valmy chargé d’organiser les assassinats des « renégats » c’est à dire des communistes qui avaient quitté le parti à cause du pacte germano soviétique.

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