Fresnes

Les fantômes de Fresnes : un ancien du Service d’Action Civique raconte…

Entretien avec Jean Bataille, auteur de Les fantômes de Fresnes, éditions Dualpha.

(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)

« Robert Brasillach, Lucien Rebatet, Xavier Vallat, abbé Jean Popot, OAS, Terrorisme corse, QHS, Philippe Maurice : un ancien du Service d’Action civique raconte… »

Après « Kryptie, les services secrets de Sparte », vous publiez, toujours aux éditions Dualpha, Les fantômes de Fresnes, le récit de votre emprisonnement.

En juin 1980, j’ai été incarcéré à la prison de Fresnes dans le cadre d’une procédure de la Cour de Sûreté de l’État, une affaire liée au terrorisme Corse. Fresnes est un lieu mythique pour tous les militants nationalistes et j’y ai découvert par hasard la bibliothèque de l’établissement et son contenu sulfureux. Elle avait été constituée en 1945 par les détenus politiques victimes de l’épuration, comme Christian de la Maziére et elle était resté dans son « jus » lors mon incarcération.

Pourriez-vous nous en dire plus sur le contenu de cet ouvrage au titre évocateur ?

C’est le récit d’une « divine surprise », un énorme coup de chance car j’ai pu accéder dans des conditions « idéales » à pratiquement tous les ouvrages que mes occupations dans le contre-terrorisme m’empêchaient de lire. C’était gratuit, j’avais du personnel pour me livrer, les bouquins étaient orientés idéologiquement et j’avais tout mon temps. Ce fut la réalisation d’une sorte de fantasme pour amateur de littérature.

Mais Les fantômes de Fresnes ne sont pas que le récit de la découverte de la bibliothèque Fresnes ?

Effectivement, je parle aussi des rencontres extraordinaires que j’ai fait en prison. Le lecteur prendra connaissances de mes échanges, au cours de ma détention, avec le ravisseur du Baron Empain et celui du banquier Mallet, avec l’assassin du Prince de Broglie et avec cet ancien agent du SDECE qui avait tué l’amant de sa jeune épouse avec son arme de service, un petit voyou qui ne savait pas à qui il avait affaire. Ma détention aura été l’occasion de faire le point après huit années d’activités incessantes et j’aborde également mon action au Civique d’Action Civique, mes contacts avec Pierre Debizet, mon rôle dans l’affaire d’Auriol et mes relations un peu extraordinaires avec François Mitterrand.

Quels enseignement tirez-vous de cet épisode un peu particulier de votre existence ?

Ma génération de militant nationaliste aura été bercée par des livres comme Les réprouvés et Le questionnaire d’Ernst von Salomon et pour parler plus précisément de la prison de Fresnes, par les récits de Pierre-Antoine Cousteau, de Lucien Rebatet ou de Christian de la Mazière. Les hasards de la guerre m’auront conduit à marcher dans leur pas. Certes il faut relativiser, j’aurais fait moins d’un an derrière les barreaux et mes conditions d’incarcération aurons été moins dures que ma vie dans la basse ville de Toulon ou les colonies de vacances des années 50 du siècle dernier, mais je pense que j’aurais vécu des choses originales qu’il convenait de coucher sur la papier pour, comme le disait Ernst Jünger « leur apposer le sceau de l’achevé et de l’immuable. »

Les fantômes de Fresnes, Jean Bataille, Dualpha, 292 pages, 35 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici.

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