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Pas de CADA à Bélâbre : le maire de la commune mange son chapeau !

Agathon nous disait il y a quelques jours ici même que les habitants du village de Bélâbre avaient indirectement désavoué leur maire par leur vote, le 9 juin dernier, en faveur des listes opposées à l’implantation de Centres d’Accueil de clandestins sur le territoire français. Le cumul des listes hostiles a recueilli ici 60% des voix, dont 44,4% pour la seule liste de Bardella, alors que le total des voix macronistes et de toutes les gauches n’a représenté que 32%. La messe était dite : deux Bélabrais sur trois !

L’arrivée annoncée de 38 Afghans, Syriens, Algériens et autres Tchétchènes pour ce village de 950 habitants cristallisait depuis dix-huit mois les mécontentements, surtout après l’assassinat du jeune Matisse, 15 ans, à Châteauroux (suivi d’ailleurs de trois autres meurtres à propos desquels les médias ont moins communiqué…).

Le conseil municipal de Bélâbre venait néanmoins d’entériner l’achat d’une ancienne usine pour en faire ce mirifique Centre d’Accueil pour migrants en attente de régularisation ou d’expulsion (délais moyens de traitement des dossiers et procédures judiciaires liées : environ 6 ans).

Or nous venons d’apprendre que le coût des travaux pour convertir ces bâtiments désaffectés et délabrés en sympathiques appartements représente un total absolument disproportionné : plusieurs millions d’euros. Il serait temps de s’en apercevoir, alors que tous les professionnels de la région savaient, eux, que le choix de ce bâtiment (acheté par la mairie) était un non-sens.

Les travaux devaient commencer aux premiers jours du printemps. A la date de la dernière manifestation des opposants au projet, le 8 mai dernier, le chantier n’avait pourtant toujours pas été ouvert, contrairement aux rodomontades de la mairie.

Il semble bien, désormais, qu’on s’achemine vers un abandon pur et simple de cette provocation progressiste visant une fois de plus ce monde rural qui pense et vote si mal.

L’argument d’un surcoût cache évidemment autre chose. Certes la mairie parle à présent d’un plan B, qui devrait sortir d’un chapeau, et qui se substituerait au projet initial. Ce plan B existe-t-il vraiment ? Non, bien entendu. C’est à l’évidence un abandon, qui s’annonce, l’argument des surcoûts, et l’évocation d’un plan B ne sont que des habillages, pour ne pas perdre la face.

Les nombreuses procédures judiciaires de contestation menées par les habitants de Bélâbre ont pesé largement dans cet abandon, comme ont pesé les manifestations de ces dix-huit derniers mois, et les résultats, locaux de l’élection européenne du 9 juin dernier.

L’avocat et chroniqueur Pierre Gentillet, originaire du coin, qui suit ce dossier pour le compte des opposants, explique sur le site de l’Union bélabraise :

« À l’aube de cette journée, à travers un article du journal local (il s’agit de la Nouvelle République, note de la rédaction), Viltaïs fait une annonce :

PAS DE CADA À BÉLÂBRE sur le site de la chemiserie !

Le maire cherche une porte de sortie avec un plan B qui ne verra jamais le jour

Prochaine étape : les municipales. »

Précisons que Maître Gentillet est pour sa part candidat aux législatives du 30 juin dans une circonscription du département du Cher, un autre département, certes, mais situé dans le Berry et à quelques dizaines de kilomètres seulement de Bélâbre. Il se présente avec le soutien des droites locales, à commencer par le RN, bien entendu. Si par extraordinaire le maire Laroche persistait dans sa volonté d’implanter un CADA à Bélâbre, ce n’est pas seulement l’avocat Pierre Gentillet qui viendrait haranguer la foule, mais probablement aussi le député Pierre Gentillet. C’est en tout cas tout ce qu’on l’on espère !

Francis Bergeron

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