De Mougins à Saint-Omer, la France ensauvagée

(De notre correspondant dans les Alpes-Maritimes)

A peine nommé à Matignon le 5 septembre, Michel Barnier s’engageait à mieux « assurer la sécurité au quotidien ». Plus facile à dire qu’à faire quand on voit les drames engendrés par les seuls refus d’obtempérer — 25 000 délits de ce type recensés en 2023, soit un toutes les 20 minutes — comme celui qui, le 26 août, avait coûté la vie au à l’adjudant-chef de gendarmerie Éric Comyn, volontairement percuté à Mougins par un multirécidiviste cap-verdien conduisant sous l’empire de l’alcool et de stupéfiant.

Refus d’obtempérer en série, toujours en récidive

C’est d’un tel récidiviste que, le 4 septembre et toujours à Mougins lors d’un contrôle routier, ont été victimes deux policiers, dont l’un hospitalisé dans un état grave. Le coupable ? Un adolescent de 16 ans n’ayant ni ceinture de sécurité ni permis de conduire mais bun parfait mépris des feux rouges… et une bonne dose de drogue dans l’organisme comme l’ont révélé les tests pratiqués après son interpellation — d’ailleurs tumultueuse car ce juvénile écraseur refusait d’être extrait de son véhicule, enfin bloqué dans un embouteillage.

Lors de la cérémonie d’hommage à Éric Comyn qu’il présidait à Nice, le ministre de l’Intérieur démissionnaire (malgré lui) Gérald Darmanin avait stigmatisé ce « crime » qui « n’est pas un fait divers, mais un fait de société ». Dont les représentants de l’État incarnant selon Darmanin « la loi, l’autorité, la patrie » ne sont pas les seuls à faire les frais : tout près de la mairie (verte) de Grenoble, le 8 septembre, un agent municipal qui essayait de retenir le conducteur d’une puissante limousine ayant embouti une Peugeot à l’arrêt a été atteint de deux balles, dont l’une mortelle. Toujours recherché, le suspect conduisait une Audi RS3 curieusement immatriculée en Pologne. Comme l’était la Mercedes au volant de laquelle se trouvait le jeune Nahel Marzouk, encore un récidiviste, abattu fin juin 2023 à Nanterre après son refus d’obtempérer et sa tentative de percuter les fonctionnaires de police procédant à un contrôle.

Aucune mobilisation pour les églises incendiées

Commentant l’article du Nouveau Présent sur l’incendie par les Kanaks de cinq églises et d’un presbytère en Nouvelle-Calédonie, une lectrice signalait le 2 septembre l’incendie de la sacristie de l’église de l’Immaculée Conception, la « cathédrale de Saint-Omer » (Pas-de-Calais), un sinistre s’étant rapidement propagé à tout le sanctuaire restauré il y a cinq ans et le dont le clocher s’est effondré cependant qu’une soixantaine de riverains devait être évacués, sans que s’en émeuvent la classe politique et les médias, si indignés par les flammes ayant récemment léché la façade de la synagogue de la Grande-Motte.

Né en 1985, déjà titulaire de vingt-six condamnations et sorti de prison le 27 août, le suspect est un certain Joël Vigoureux. Il a été mis en examen pour « destruction de bien par un moyen dangereux pour les personnes, commise en raison de la race, l’ethnie, la nation ou la religion en récidive légale et tentative de vol avec effraction en récidive ». C’est lui, en effet, qui avait déjà mis le feu à quatre églises du Pas-de-Calais en janvier 2022. Son excuse : il « hait les curés ».

Exècre-t-il aussi les curés, l’individu qui, à deux reprises, s’en est pris à Nice le 6 septembre à l’église du Vœu puis à celle du Sacré-Cœur, où il a précipité à terre et vandalisé des statues, dont celle de la Vierge désormais en morceaux, avant de jeter un couteau au visage d’une fidèle ? Le même jour, dans la même ville— où, sans que cela semble gêner le maire Estrosi, des rues entières sont squattés par des commerces exotiques, salons de barbier (1) notamment, achetés cash avec le fric des narcotrafics —, une étudiante rentrant chez elle dans un quartier réputé résidentiel a été plaquée au sol par un Africain inconnu qui, sans raison apparente, lui a porté une dizaine de coups de couteau au visage, dans la poitrine et au flanc.

Dans un pays qui, du Pas-de-Calais aux Alpes-Maritimes, s’ensauvage toujours plus, Michel Barnier fera figure de héros si, même de manière infinitésimale, il réussit dans sa mission d’assurer la sécurité au quotidien. Mais ne rêvons pas.

Stéphane Galet

1. Au contraire des coiffeurs, les barbiers sont exemptés de brevet professionnel alors que certains proposent les mêmes prestations… en plus de consommations, voire de narguilés, et restent ouverts très avant dans la nuit. De parfaits QG pour la racaille.