« En 1939, Germains et Polonais rêvaient d’expansion à l’échelle européenne, tandis que les autocrates nord-américain et soviétique croyaient possible la conquête de l’ensemble des États et des Nations de la planète… »
Entretien avec Bernard Plouvier qui vient de publier Septembre 1939, le suicide de l’Europeaux éditions Dualpha.
(Propos recueillis par Fabrice Dutilleul)
Qui doit être accusé, en bonne logique, d’avoir voulu une « Guerre pour Dantzig » ?
À peu près tous les chefs d’État et les leaders d’opinions publiques en Occident et en URSS… sauf les Allemands qui ont été ébahis de devoir guerroyer pour recouvrer Dantzig, ville allemande depuis 1304, fondée par les membres de la Ligue Hanséatique et qui ne fut jamais une ville polonaise avant 1945.
Du côté de la France et de l’Angleterre qui déclarent la guerre au IIIe Reich le 3 septembre 1939, une foule de politiciens et d’observateurs avaient prédit dès 1919 et jusqu’en 1938 un risque de guerre absurde pour le Couloir (Korridor en allemand) et l’État de Dantzig, administré par la SDN (Société Des Nations) conjointement à diverses administrations polonaises extrêmement agressives. Blum et Reynaud, Lloyd George et Churchill avaient à un moment ou un autre réclamé le retour de Dantzig au Reich… puis un avis contraire fut donné : pas question d’autoriser le Reich à reprendre son bien !
Quant à Joseph Staline, il a très volontiers envisagé de guerroyer contre un gouvernement de type fasciste dominant la Nation polonaise, dont les dirigeants mégalomanes espéraient ressusciter la Grande Pologne médiévale, après une facile victoire contre une « armée allemande inexpérimentée, composée de recrues sous-entraînées et sous-alimentées »… puisque la propagande, en tous lieux, proclamait « la ruine de l’économie allemande et la révolte du peuple allemand dès le premier coup de canon. »
Quid de l’entrée en guerre ?
Ce livre rapporte l’invraisemblable quantité de bobards alarmistes que les bellicistes britanniques (notamment les agents du MI-6) ont fait ingurgiter mois après mois, de janvier à la fin mars 39, à Neville Chamberlain, par ailleurs assailli en permanence par les injonctions des bellicistes, notamment du Président des USA.
L’on n’est guère étonné, de ce fait, que le Premier britannique, excédé, malade (il souffre d’un cancer colique dont il mourra le 9 novembre 1940), abruti par une multitude d’ordres venus du Président des USA, de sollicitations appuyées de financiers basés à New-York, des banquiers de la City et d’Afrique du Sud, des industriels britanniques travaillant à fond depuis 1936 pour la Défense nationale, ait fini par octroyer un « chèque en blanc » aux dirigeants polonais.
Dans la nuit du 23 au 24 août 1939, est signé à Moscou devant un Staline hilare un accord germano-soviétique, agrémenté d’un protocole secret prévoyant une action de l’Armée Rouge en Pologne si la guerre devient inévitable. Or, c’est pour éviter la guerre qu’Adolf Hitler fait signer cet accord par son ministre Joachim v. Ribbentrop, espérant que le risque de conflit générale fera reculer tout le monde et que Dantzig, ville allemande, fera retour pacifiquement au Reich.
Les opérations de guerre en Pologne furent-elles aussi rapides qu’on l’a dit ?
Bien plus qu’on ne le reconnaît usuellement. Il y eut 8 à 9 jours de véritables combats, puis un nettoyage de poches de résistance. Le coût pour la Wehrmacht fut très faible : cinq fois moindre que les prévisions du Führer. On décrit le détail des opérations et l’on insiste sur les bombardements de Varsovie, dans leur cause – qui aurait dû être évitée par les militaires polonais – et l’ampleur des morts et des destructions, très inférieure aux légendes de la Deception (Propagande) alliée. On rectifie les bobards sur les chiffres de victimes civiles polonaises en 1939 et l’on présente les tueries d’Allemands vivant en Pologne, qui ont débuté mi-août 1939.
Quelles conclusions peut-on en tirer ?
En 1939, Germains et Polonais rêvaient d’expansion à l’échelle européenne, tandis que les autocrates nord-américain et soviétique croyaient possible la conquête de l’ensemble des États et des Nations de la planète soit par la souriante dictature du capitalisme, soit par celle, plus déplaisante, du communisme bureaucratique – deux doctrines dont les humoristes et les humanistes de l’époque disaient qu’elles « étaient l’exploitation de l’homme par l’homme et son inverse ». Par cette guerre stupide et inutile, l’Europe perdit son rôle d’agent civilisateur. Les nations de la moitié orientale du continent subirent un demi-siècle de barbarie marxiste et celles de la moitié occidentale devinrent de gentils consommateurs vivant dans des succursales des USA. Et tout cela, pour avoir voulu empêcher la direction du Reich de reprendre pacifiquement une terre peuplée à 96-97 % d’Allemands !
Septembre 1939, le suicide de l’Europe, Bernard Plouvier, éditions Dualpha, 392 pages, 43 euros. Pour commander ce livre, cliquez ici
La “direction” du Reich…
Autrement dit, les Nazis.
La raison immédiate principale de la seconde guerre mondiale est incontestablement la signature du pacte Hitler/Staline qui permit à Hitler d’être tranquille à l’Est, de conquérir sa part polonaise en quelques jours et se retourner ensuite contre la France sans avoir comme en 1914 à maintenir des divisions sur le front oriental. Staline de son côté entra en Pologne le 17 septembre 1939 et conquis dans les mois suivants grâce aux accords secrets avec Hitler, la Bessarabie, la Bucovine du nord et les pays baltes. N’oublions pas que les armées soviétiques et nazies défilèrent ensemble fin septembre 1939 à Brest-Litovsk, Staline livrant à Hitler des centaines de communistes allemands qui s’étaient réfugiés dans la patrie du socialisme. quelques mois plus tard dans la région de Smolenks Beria sur ordre contresigné par Staline fera liquider en plusieurs vagues plus de 22000 officiers et membres de l’élite polonaise. Quant à la Finlande elle résista superbement et étrilla l’armée rouge, mais du céder une partie de son territoire . Hitler et Staline ont voulu se partager l’Europe, et les USA étaient puissamment travaillés par des mouvements isolationnistes comme America First dirigé notamment par le célèbre aviateur Lindberg, ils n’étaient pas prêts du tout à intervenir et il fallut l’attaque de Pearl Harbor le 7 décembre 1941 pour faire basculer l’opinion américaine . Roosevelt était obligé de tenir compte de son opinion publique tres récalcitrante à entrer en guerre, et il multiplia les montages político-juridiques compliqués comme la loi prêt bail pour aider la GB, loi qui permettra ensuite après juin 1941, une aide considérable à l’URSS. Grâce au pacte d’août 1939 l’URSS livra à l’Allemagne des tonnes et des tonnes de matériaux, des matières premières et des denrées agricoles. En soutenant sur ordre de l’IC le pacte Hitler/Staline les communistes « français » trahirent la France et les français et appelèrent au sabotage des matériels militaires français. Ensuite jusqu’en juin 1941, ils pactiseront sans vergogne avec les autorités d’occupation et soutiendront l’URSS et donc les nazis leurs alliés. Ensuite leur entrée en « résistance » ne fut que pour aider le communisme soviétique et non pas les libertés françaises. L’Europe s’est suicidée une première fois à Sarajevo le 28 juin 1914 et a cause du calamiteux traité de Versailles de juin 1919, une seconde fois en 1939, signant ainsi la fin des nations européennes qui subiront le joug nazi, puis pour l’Europe orientale le joug communiste pendant 50 ans.
En quelque sorte vous exonérez les Allemands, et les vainqueurs de la 1ere guerre mondiale, de la responsabilité de la 2eme guerre mondiale. Et vous chargez les Russes…
C’est une synthèse pour le moins bizarre et un pied de nez à tous les historiens qui ont travaillé sur les années 1920 à 1939.
Sans entrer dans les détails de l’accession des nazis au pouvoir (avec l’aide de certains banquiers non allemands), la chose étant historiquement entendue, leur projet d’exterminer les Slaves était connu et faisait d’ailleurs l’affaire des mêmes banquiers anglo-amércains.
Les Russes ont une toute autre explication du pacte entre l’Allemagne et la Russie, et les historiens aussi… Il ne s’agissait pas pour les Russes de s’allier avec le démon, mais de gagner du temps pour accroître à marche forcé le potentiel de l’Armée Rouge. Les Allemands aussi voulaient gagner du temps.
La suite a montré que Staline avait eu doublement raison car ses efforts de s’allier avec la France avaient été rejétés ( sous Laval) et la Russie était seule face au Reich, et après l’effondrement des armées françaises et anglaises ( alors que France et Angleterre avaient déclaré la guerre en Septembre 1939 et avaient un avantage militaire considerable) la Whermacht envahit l’URSS. Trop tôt pour l’Allemagne qui n’était pas encore suffisamment armée, et beaucoup trop tôt pour la Russie qui ne l’était pas non plus. Mais le temps gagné par Staline jusqu’à l’invasion, permit d’absorber le choc terrible et une fois passée sa stupeur Staline lança la Russie dans la plus formidable guerre ayant jamais existée sur terre. C’était d’ailleurs cela ou mourir.
Au prix de 24 millions de morts, ce sont bien les Russes qui vainquirent le monstre, et non les armées occidentales !
Vu du côté soviétique, commença alors, après la Grande Victoire (c’est ainsi que disent les Russes), une nouvelle guerre dite froide et qui le resta car la Russie avait acquis, grâce à Staline, un potentiel militaire énorme y compris atomique.
La guerre froide s’est réchauffée par la suite, jusqu’à devenir de plus en plus chaude et très proche de la Russie, après 1990, lorsque les Américains ont réactivé en Ukraine des Nazis héritiers des milices de Bandéra qui se rallièrent à Hitler et exterminèrent Juifs et Slaves en Pologne et en Ukraine soviétique.
Nous en sommes là, une nouvelle fois la Russie est attaquée ( il faut le reconnaitre), car depuis le Maidan de Kiev en 2014 l’Ukraine n’a été qu’un proxy américain, et hélas nous sommes très embarqués et bien plus exposés que les Américains ! Hollande et Merkel nous ont bien expliqué que les accords de Minsk n’eurent d’autre but que de gagner du temps contre la Russie.
Gagner du temps, l’histoire se répètait.