Le premier dimanche de chaque mois, les Berrichons peuvent chiner à l’entrée sud de Châteauroux, où se tient « la brocante des Marins », une avenue appelée « avenue des Marins », située à l’entrée sud de la préfecture de l’Indre, qui joue le rôle de pénétrante pour gagner l’hypercentre. Ce nom d’« avenue des Marins » date semble-t-il de l’époque où des marins descendaient l’Indre et la Creuse sur des bateaux à fond plat, et s’arrêtaient dans les débits de boisson, alors nombreux, de cette rue. Ce dimanche, j’y suis allé faire un tour, pas en gabare, certes.
Je vous épargnerai la litanie de mes trouvailles, car je veux surtout évoquer le plaisir que j’ai eu à visiter les locaux du Secours Populaire, qui donne sur cette avenue.
Vous le savez sans doute, le Secours Populaire dit « français » (comme le parti communiste dit « français ») s’appelait auparavant Secours Rouge International. Cette organisation avait été créée à l’époque de Staline et avec le soutien financier des staliniens et de l’URSS. Aujourd’hui, elle s’efforce de cacher ses origines. Son stalinisme fut pourtant revendiqué dès sa création, en même temps que Staline prenait les pleins pouvoirs à Moscou, et jusqu’à la mort du tyran, même au-delà, car la déstalinisation du Secours Populaire « Français » fut au moins aussi laborieuse que celle du PC « F ». Même cause, mêmes effets.
Le Secours Rouge International se voulait la « Croix Rouge du peuple ». Mais simple courroie de transmission du PC, ce groupuscule n’avait guère prospéré avant-guerre.
C’est sans doute pourquoi en 1936, l’organisation changea de nom pour devenir le « Secours populaire de France et des colonies ». Notez au passage que, tout communiste qu’il était resté, ce Secours Populaire n’hésitait pas à englober les colonies dans son périmètre de propagande et d’action. A l’époque nul n’aurait imaginé oser accuser le colonialisme de crimes contre l’humanité. Il a d’ailleurs fallu attendre Macron pour entendre une telle ignominie.
Au moment du Pacte Hitler-Staline, en 1939, le Secours Populaire « Français » fut dissous pour trahison, en même temps que sa maison-mère, le PC « F ».
A la Libération, afin de pouvoir ressusciter de ses cendres, le SP « F » fusionne avec une autre organisation communiste, et s’empare de locaux, selon la même méthode – le vol – que celle appliquée à l’encontre des journaux qui avaient continué à paraitre pendant l’occupation.
Lors des grèves insurrectionnelles communistes de 1947 et 1948, le Secours Populaire se range une fois de plus au côté du PC. Par la suite, cette Organisation prétendument caritative fut constamment au nombre des mouvements anti-français
Une pancarte légèrement modifiée
Bien évidemment les chineurs du dimanche ignorent ce passé abject du Secours Rouge International devenu Secours Populaire.
Néanmoins ce dimanche 2 février, j’ai eu le plaisir de voir cette foule d’amateurs de vieilles choses passer devant la pancarte de cette organisation, pancarte qui avait été légèrement modifiée pour la bonne information des chineurs.
Je vous avouerai que cela m’a fait très plaisir et je ne résiste donc pas au plaisir de vous montrer la photo que j’ai prise.
Vous voyez que le plaisir de chiner, ce n’est pas forcément le seul plaisir de trouver l’objet rêvé, cela peut être le plaisir de lire une belle pancarte qui remet les idées à l’endroit, un témoignage historique, en quelque sorte. Merci à ces sympathiques anonymes.
Francis Bergeron
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