Nouvelle atteinte, et gravissime, à la liberté d’expression. Le18 février, lors du procès de Jean-Yves le Gallou devant la XVIIème correctionnelle, saisie pour « diffamation » par la jugeFlorence Nikolic qui réclamait 15 000 € de dommages et intérêts, demande appuyée par la substitute du procureur.
Le crime de l’ancien énarque et député européen et, depuis 2002, président de la fondation Polémia ? Avoir critiqué en 2022 la suspension de l’obligation de quitter le territoire français délivrée au très islamiste imam Iquioussen par Gérard Darmanin alors ministre de l’Intérieur,
Quand on sait que, souvent grâce au refus par les pays d’origine à délivrer les laisser-passer consulaires mais aussi à de tels recours judiciaires, le taux d’exécution des OQTF stagne depuis 2010 à 7% seulement, et qu’on mesure le nombre des délits, mais aussi des crimes de sang — y compris de féminicides tels les assassinats de Lola par une Algérienne ou de Philippine par un Marocain —, la critique de Jean-Yves Le Gallou apparait légitime. Et même modérée puisqu’il s’était borné à s’interroger sur Twitter, devenu X, sur « la motivation réelle du juge Nikolic ». Avait-elle procédé à « une surinterprétation des textes » ? Cédé au « militantisme idéologique ? A « la trouille des islamistes » ? Quelle que soit la raison, concluait-il « un petit juge a-t-il le droit d’abolir les frontières de la France ? »
Sans doute sont-ce les termes trouille et petit juge qui ont fait bouillir l’intéressée, ainsi « atteinte dans son honneur et sa considération ». Mais aussi les messages hostiles à son encontre qui avaient suivi le post de Le Gallou. Depuis, cette sensitive répète, elle l’a encore dit à l’audience, qu’ainsi « jetée en pâture », elle est « suivie par la médecine du travail et ne dort plus ». Tout ça par la faute d’un « militant d’une extrême droite radicale ». Auquel la présidente de la XVIIème a demandé s’il avait visé Mme Nikolic, née par le droit du sol de parents serbes, en raison de « son nom à consonance étrangère ». Imputation absurde : comme bien d’autres dans l’odieuse « extrême droite radicale », Jean-Yves Le Gallou avait en 1999 signé la pétition « Non à la guerre contre la Serbie ».
Il a d’ailleurs expliqué que ses tweets s’inscrivent « dans une détestation générale des politiques d’immigration » et que « quand un juge prend des décisions qui ont des conséquences pour la nation entière », il lui semble « normal » que ledit juge « assume ces décisions ». Après tout, les auteurs de bavures policières sont souvent punis. Pourquoi pas les auteurs de bavures judiciaires ?
Argument repris par l’avocat Jérôme Triomphe — qui présente son client comme « un lanceur d’alerte depuis cinquante ans » : « Critiquer les décisions prises par une juge relève de la liberté d’expression », « tout citoyen a le droit de demander “pourquoi vous privilégiez un taliban modéré à l’intérêt général”» et « un jugement de valeur, de nature politique, relève de la liberté d’expression », que Me Triomphe espère que la cour fera prévaloir.
Réponse le 8 avril.
Claude Lorne
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