Décidément, l’opinion publique est souvent (toujours ?) en retard, sinon d’un train, au moins d’une technique… Beaucoup de nos concitoyens ne morigènent-ils pas contre la belle vie qu’auraient les détenus en nos bien insuffisantes prisons avec leurs… télés ! Hé non ! pas la télé ! S’ils se la coulent douce derrière leurs barreaux, c’est surtout grâce aux… tablettes tactiles, généreusement fournies en prison grâce à l’argent de nos impôts.
Certains s’étranglent sans doute d’indignation à l’évocation de ce scandale, mais on ne peut que leur souhaiter de ne jamais apprendre pour ceux qui l’ignoreraient (désolé alors pour ceux qui lisent ces lignes et qui m’en voudront) que le prix des tablettes oscillent entre 500 à 1 600 € (re-sic !).
25 000 tablettes ont ainsi été distribuées pour éclairer ces malheureux mis à l’ombre suite à quelques défaillances civiques de leur part.
Pour quelles raisons ? Mais pour les meilleurs intentions du monde bien sûr, car ce programme « Numérique en détention », nous apprend Le Figaro, a été « conçu dans le but d’aider les prisonniers à accomplir certaines tâches via des tablettes numériques sans l’aide des gardiens – rédaction du courrier, gestion de leur planning de parloir –,… », mais, comme c’est ballot ! il « a été détourné de sa visée pratique ». Qui l’aurait crû !
Ces tablettes Samsung qui « auraient dûes » rester fixées au mur des cellules, « encastrées dans des sarcophages inviolables », servent surtout à se distraire. On a peine à le croire ! (bis repetita).
Et pas que : au passage, nombre de détenus ont pu faire connaître sur les réseaux sociaux ce qu’ils pensaient de leurs gardiens : beaucoup de bien, qui en douteraient… et l’un d’eux, est même « parvenu à accéder à Internet, ce qui devait être impossible. Il s’en est vanté sur les réseaux sociaux proposant de vendre, pour 50 €, un tutoriel permettant de surfer sur le web et de regarder, comme lui, des clips de musique ou des films », rapporte Le Parisien.
Allez, une dernière petite mesquinerie pour la route : le coût total de ce programme « Numérique en détention » lancé en 2018 par Nicole Belloubet, alors Garde des Sceaux, et étendu à toutes les prisons depuis 2023 : 125 millions d’€.
Gérald Darmanin, actuel Ministère de la Justice, a tout de même décidé de siffler la fin de la guignolerie en suspendant ce programme, ce qui gèle de fait pour 65 millions d’€ de crédits restants.
Tout contribuable appréciera comme il se doit la plaisanterie commencée il y a près de 7 ans avant d’être stoppée et qui aura donc coûté près de 60 millions d’€ !
7 ans… C’était déjà la Macronie ! Rappelons que Nicole Belloubet, après le ministère de la Justice (durant 3 ans et 15 jours de 2017 à 2020) a sévit à celui de l’Éducation nationale et de la Jeunesse (7 mois et 13 jours en 2024)… D’ici à ce qu’on découvre qu’elle y ait commis un autre programme à quelques millions d’€… Oh non ! Vous croyez ? Quand même pas !
Mais si on était à une guignolerie près en Macronie, ça se saurait, n’est-ce pas ?
Philippe Randa
Philippe Randa vient de publier Heur(t)s et malheurs en Macronie aux éditions Dualpha, collection « Patrimoine des héritages », 180 pages, 21 €. Pour obtenir ce livre, cliquez ici.
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