Tour de France

Le cyclisme, « un sport pour hommes (et femmes) debout »

Nul doute que le récent succès de la jolie cycliste Pauline Ferrand-Prévot, qui a remporté le 3 août le Tour de France féminin, a plongé dans la joie François Brigneau et Antoine Blondin.

Ainsi que Poulidor auquel Blondin avait consacré une de ses chroniques du Tour de France dans l’Equipe du 21 juillet 1967 sous le titre évocateur « Haute-Vienne qui pourra » ? Dieu seul le sait.

Je les imagine, assis devant une bonne bouteille de blanc (ou plusieurs…), encenser notre Gauloise de championne d’un Tour de France qui a vu le jour en 2022, alors que Brigneau et Blondin et Brigneau avaient depuis longtemps tiré leur révérence et rejoint le paradis des écrivains, des journalistes et des amis de la Petite Reine. Je parie même que François Brigneau a commandé une coupette supplémentaire puisque le périple du Tour de France féminin a commencé… en Bretagne, sa terre natale.

A l’époque des petits matins de Présent, après avoir écrit ses articles, François Brigneau qui, dès potron-minet, venait à vélo de Saint-Cloud à la rue d’Amboise sur son vélo, parlait souvent de cyclisme quand il n’évoquait pas Brasillach et ses mois de geôle auprès du poète assassiné . François et sa complice Mathilde Cruz avaient un gros faible pour Jeannie Longo dont ils admiraient les performances . N’oublions d’ailleurs pas la définition que donnait Brigneau du cyclisme : « On a dit que le cyclisme était un sport assis, mais c’est un sport assis pour hommes debout ». On ne peut pas mieux dire d’un sport où toutes les facultés naturelles sont outrageusement mises à l’épreuve et sont appelées à jouer un rôle primordial dans le résultat final.

« Sans atteindre exactement la préciosité de la cantatrice, le champion est devenu un organisme de précision, un laboratoire habité par une âme riche en détours nuancés, en exigences, voire en caprices », écrivait pour sa part Antoine Blondin qui suivit le Tour de France pour le journal l’Equipe de 1954 à 1982 et écrivit plus de 524 chroniques, toutes plus ciselées les unes que les autres, dans lesquelles il mêlait humour, camaraderie et également sens du sacré. « La mémoire des Anciens, fidèles et fervents, ne serait peut-être pas hostile à ce que ces champs de bataille soient baptisés du nom du rouleur ou du grimpeur qui a trouvé là l’occasion de s’accomplir. Des Vosges au Pyrénées, sans oublier le Massif central ou l’Enfer du Nord, nous verrions s’ouvrir des boulevards Bobet, des avenues Anquetil, des cours Raymond Poulidor. Mais le meilleur est sans doute encore d’attacher sa réputation à une victoire d’étape ».

Quel plus beau compliment à Pauline Ferrand-Prévot qui a gagné plus d’une étape dans cette course qu’elle contribuera à rendre mythique ?

Françoise Monestier

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