Le 21 septembre, le Canada, le Royaume-Uni et l’Australie ont annoncé reconnaître l’Etat de Palestine, deux mois après la décision prise en ce sens par Emmanuel Macron et que ce dernier doit rendre officielle ce lundi à l’occasion de l’Assemblée générale des Nations unies, malgré un appel lancé in extremis par une vingtaine d’artistes dont Joann Sfar, Arthur ou Charlotte Gainsbourg, et les critiques du CRIF comme du RN. Le premier dénonçant une « faute morale », tandis que, par la voix de son président Jordan Bardella, le second regrette « une décision précipitée ». Sans parler de Benyamin Netanyahou qui soutient que « la Palestine est à nous » — à l’Etat hébreu. A cette occasion, il nous semble opportun de publier la traduction d’un article, qui confirme nos propres informations (1), de l’excellent site argentin KontraInfo.com sur l’avenir que l’Israël compte réserver à la bande de Gaza.
La Rédaction
Dans une annonce qui a suscité un tourbillon de réactions à l’échelle mondiale, le ministre des Finances israélien, Bezalel Smotrich, a révélé le 15 septembre lors d’un sommet sur la « rénovation urbaine » à Tel Aviv que son gouvernement a entamé des négociations formelles avec des entreprises et des autorités américaines pour explorer la « division » du territoire de Gaza une fois le conflit armé terminé. Ces déclarations, prononcées dans un contexte de bombardements intenses et d’une offensive terrestre israélienne qui a généré un génocide à Gaza, visent à transformer l’enclave palestinienne en un projet immobilier de grande envergure, décrit par Smotrich comme une « aubaine immobilière » qui pourrait s’autofinancer. « C’est une mine d’or immobilière », a-t-il affirmé lors d’un sommet sur la régénération urbaine.
Le contexte des déclarations de Smotrich – une figure clé du gouvernement de Benjamin Netanyahou, sanctionné par des pays comme le Royaume-Uni, le Canada et l’Australie pour ses positions extrêmes – s’inscrit dans le cadre de l’Urban Renewal Summit, un forum axé sur le développement urbain. Là, devant un public d’investisseurs et de promoteurs, le ministre n’a pas lésiné sur les détails concernant sa vision pour l’avenir de Gaza. « Il y a un plan d’affaires – écoutez bien – élaboré par les professionnels les plus qualifiés, qui se trouve sur le bureau du président Trump, sur la façon de transformer cela en une aubaine immobilière. Je ne plaisante pas ; cela se paie tout seul », a-t-il affirmé, selon des rapports de l’Associated Press cités par NBC News.
Le responsable, qui occupe également le poste de ministre des Affaires civiles dans les Territoires occupés, a souligné la nécessité de « partager des pourcentages sur les ventes de terrains à Gaza » en raison des coûts élevés que Israël a supportés dans la guerre. « Nous avons investi beaucoup d’argent dans cette guerre, donc nous devons décider comment diviser les pourcentages de la commercialisation des terrains à Gaza par la suite », a ajouté Smotrich, en se référant explicitement au fait que « les négociations avec les Américains » sont déjà en cours.
Dans son discours, il a décrit la phase actuelle de destruction à Gaza comme « la démolition, le premier pas dans la rénovation urbaine », suggérant que la reconstruction subséquente serait plus économique et rentable.
Ces paroles ne sortent pas du néant. La guerre à Gaza a causé plus de 65 000 morts palestiniennes, en grande majorité des civils, selon le ministère de la Santé de Gaza – des chiffres jugés crédibles par l’ONU.
Au cours des dernières semaines, Israël a lancé une offensive terrestre massive à Gaza-Ville, déplaçant environ 400 000 Palestiniens et détruisant des blocs entiers de bâtiments, ce qui a exacerbé la crise humanitaire avec des rapports de famine et au moins 33 morts au cours des dernières 24 heures.
Les déclarations de Smotrich font écho à des idées précédemment esquissées par le président Donald Trump. En février 2025, Trump a publié une vidéo générée par IA sur sa plateforme Truth Social, promouvant la transformation de Gaza en un « complexe balnéaire style Golfe » avec des plages de luxe et une statue dorée de lui-même.
Trump a qualifié à plusieurs reprises Gaza de « site immobilier de premier ordre » et a proposé d’expulser 2,1 millions de Palestiniens pour en faire une « Riviera du Moyen-Orient » sous contrôle américain.
Selon un rapport du Washington Post du mois dernier, l’administration Trump évalue un plan pour placer Gaza sous contrôle américain pendant au moins une décennie, avec des incitations économiques pour qu’un quart de la population palestinienne se réinstalle de manière permanente, beaucoup d’entre eux en dehors du territoire.
Smotrich a fait allusion directement à ce « plan d’affaires » sur le bureau de Trump, suggérant une collaboration entre investisseurs israéliens et américains pour développer le tourisme, les hautes technologies et la fabrication dans l’enclave dévastée.
https://nouveaupresent.fr/2025/02/08/gaza-riviera-sos-lecteurs-eux-savaient/