Dans l’après-midi de ce lundi 13 octobre, un « sommet pour la paix à Gaza » doit réunir en Égypte, à Charm el-Cheikh, près de vingt grands de ce monde. Bien sûrle président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et ses homologues américain Donald Trump et turc Recep Tayyip Erdogan, le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que plusieurs chefs de gouvernement européens, l’Espagnol Pedro Sanchez, le Britannique Keir Sturmer et l’Italienne Georgia Meloni. Le président du Conseil de l’Union européenne (dont on escompte une grande générosité pour rendre figure urbaine à Gaza), Antonio Costa, est également attendu. De même que l’Israélien Netanyahou et le Français Macron, pressé de s’extirper du marigot parisien.
Comment ses pairs accueilleront-ils notre président alors que, depuis l’imbécile dissolution — décidée souverainement par lui —, la France est un bateau ivre ayant usé à la barre trois Premiers ministres ?
Une Vème République à l’agonie
Après Michel Barnier et François Bayrou, Sébastien Lecornu avait démissionné le 6 octobre quatorze heures seulement après avoir constitué son gouvernement, puis, en « moine soldat », accepté le 10 octobre de rempiler « par devoir » à Matignon et de constituer dans les deux jours un gouvernement contraint de se réunir le même lundi au plus tard en Conseil des ministres pour finaliser le projet de loi de finances. Lequel doit être adopté avant le 31 décembre 2025… S’il se trouve toutefois une majorité parlementaire pour l’entériner. Or, les menaces de censure se multiplient, et pas seulement aux « extrêmes ».
Nul doute que les dirigeants invités à Charm el-Cheikh traiteront avec la plus grande courtoisie le président français, mais les médias de leur pays respectif daubent à l’envi sur la farce sinistre qui se joue à Paris et réduit Emmanuel Macron à l’état d’ectoplasme. Mais aussi sur les institutions de la Vème République : fondées sur le système présidentiel et réputées assurer une totale stabilité, elles se révèlent finalement mortifères. En effet, les féroces ambitions des candidats à l’Élysée prévalent sur les intérêts du pays comme on le voit au sein des Républicains avec la rivalité entre le président de ce parti, Bruno Retailleau, et celui du groupe parlementaire, Laurent Wauquiez. Et le climat est aussi électrique dans l’ancien « socle » présidentiel où deux ex-Premiers ministres de Macron, Edouard Philippe et Gabriel Attal désavouent ouvertement, pour mieux de démarquer de lui, le supposé « Mozart de la finance » devenu au fil du temps fossoyeur du Trésor public.
Il est vrai que, malgré l’abondance de bonnes fées au chevet de Gaza, l’avenir de ce territoire est lui aussi très compromis. Benjamin Netanyahou, l’homme dont la paix dépend au premier chef, n’a pas toujours pas, à l’heure où nous écrivons et malgré les pressions de Trump, confirmé sa participation au sommet. Et, s’il consent à s’y rendre, rien ne dit qu’il acceptera le plan proposé.
Camille Galic

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