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La foire à Poussay, mais c’est la fête des BBR!

Le petit patelin, doté de 660 âmes au dernier recensement est situé tout à coté de Mirecourt, capitale de la lutherie, et de Charmes où repose Maurice Barrès, dans l’arrondissement de Neufchâteau en Plaine des Vosges.

Comme chaque année depuis 427 ans, se déroulait le week-end dernier, la troisième plus grande foire agricole et commerciale de France, après Beaucroissant (paroisse de la province royale du Dauphiné) et Lessay en Cotentin.

Y’a pas à dire ! C’est un sacré rassemblement populaire, provincial… Voyez ces paysans aux pantalons tenus par des bretelles, coiffés de béret franchouillards ou de casquette de velours et chaussés de chnobottes, de mémères plus ou moins endimanchées, de jeunes agriculteurs halés, plein de force et de sourire (il y a à Mirecourt un campus agricole et forestier, un lycée, un Centre de Formation des Apprentis) et de jeunes filles girondes autant qu’enamourées du beau Jordan, ce visiteur matinal, désormais habituel et tellement convoité pour réaliser quelques « selfies » avec Marine sous le regard inquisiteur du fidèle Thierry Légier.

Plus de mille exposants sont répartis sur un espace désormais en ordre, propre, caillouté. Il n’y a pas si long de temps, les visiteurs, plus de 150 000 pèlerins cette année, marchaient littéralement et sans plus de gène dans la boue, comme dans la chanson de Michel Delpech, ou la gadoue, la gadoue, comme fredonnait Petula Clark sur une musique de Serge Gainsbourg.

Les festivités paysannes et commerciales se tiennent à deux coudées du village sur une aire ad hoc de vingt-deux hectares. On y trouve de tout ! Des fringouses, des colifichets, des paletots, des tracteurs agricoles, des moissonneuse-batteuses, des éviers en fer, des tourniquettes pour faire la vinaigrette, des armoires à cuillers comme chantait Boris Vian, des draps qui chauffent, des pistolets à gaufres mais aussi des aspirateurs si chers à Claude Nougaro et des tondeuses à gazon, cet outil si utile qui a servi de prétexte de rencontre entre Georges Brassens et André Bourvil.

On trouve de tout à la foire ! Sauf leur « diversité » !

Pardi ! On est à la cambrousse, le public est blanc de peau mais pas palot, plus ou moins catholique de tradition, et de tous les âges. Voici, à la fouère, le rassemblement des goulus de toutes les provinces qui veulent voir Marine, qui, quoi qu’on en dise, demeure une saprée bonne femme ! Elle a le front de son père et sa gouaille ainsi que l’appétit des dégustations simples, enracinées mais sans chichis. Elle plait aux gens du pays par sa bonne dégaine, cette grande blonde en jeans, mais en talons hauts comme son verbe et sa démarche assurée.

De Vosges Matin (qui a consacré plusieurs papiers à l’événement) à Europe 1 en passant par les sites internet locaux comme remiremonvallées.com, tous les medias ont insisté sur le raz-de marée provoqué par la venue à la foire de Poussay, qui a trouvé son origine dans une ordonnance prise en 1598 par le Duc Charles III de Lorraine, de « Marine Le Pen et Jordan Bardella au plus haut de leur popularité » et dont « smartphones levés et cris enthousiastes accompagnaient le passage ».

N’en jetez plus ! La cour est pleine.

La popularité, sincère, naïve, intériorisée, est profonde, comme j’ai pu le remarquer sur les réseaux sociaux et en interrogeant des exposants de longue date (qui ont tous fait moins de chiffre d’affaires que l’an passé). On imagine aisément l’accueil qui serait réservé à Macron s’il devait se risquer à visiter l’exposition ! Les huées, les cris, les sifflets, les quolibets. Et les allées interdites au public par des barrières de protections louée à la préfecture, les bataillons de gendarmes et de CRS déployés, sans compter les figurants payés à 80 € de l’heure afin de donner le change devant les caméras, les photographes et les journalistes.

Après avoir assisté à ce plébiscite (du latin plebiscitum — de plebs, « plèbe, peuple »), on comprend mieux l’angoisse et les sueurs froides que provoquent chez les élus de la macronie, l’idée d’une dissolution de l’assemblée… Tous ça n’empêche pas Nicolas qu’un retour et un recours au « Souverain », comme on dit en Suisse, aura lieu un de ces quatre matins !…

Sans considération ni jugement du programme du RN, qui a tant changé depuis 1984, force est de constater la pertinence et la durabilité d’un slogan usité par le FN lors des élections présidentielles de 1988 : « Le Pen, le peuple ! »ou de celui du FNJ d’alors : « Touche pas à mon peuple ».

Franck Nicolle

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