S’il est bien une circonstance dans laquelle il peut s’avérer difficile de prier, c’est bien lors de la mort d’un être cher. Le petit recueil de Bénédicte de Saint-Germain, à la belle mise en pages qui plus est, est alors bien utile.
Grâce à son expérience à l’accueil du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, dédié aux âmes du Purgatoire, elle sait évoquer avec une grande délicatesse le chemin difficile qui s’offre à « ceux qui restent ».
Après les larmes et la culpabilité sur ce que les vivants n’ont pas fait – ou au contraire ce qu’ils ont fait – lorsque le défunt était encore de ce monde, vient souvent la révolte, la difficulté de l’absence, l’entrave à se tourner à nouveau vers la vie. Après une courte introduction de chaque étape, l’auteur a choisi des prières parfois bien connues comme celles de Charles de Foucauld, saint François de Sales, saint Bernard, saint Jean de la Croix etc., mais on trouve aussi de beaux textes de Newman, de saint Dimitri de Rostov, de Marcel Van, Patrice de la Tour du Pin, sainte Mechtilde, Dom Gérard avec une belle supplication pour obtenir les vertus théologales… Elle n’oublie pas certaines paroles sûres transmises par l’Eglise – le Salve Regina, la prière à saint Michel archange de Léon XIII… – er rappelle avec justesse la nécessité de prier pour les défunts, qui deviennent aussi « nos éclaireurs, des ancres qui nous arriment solidement au Ciel », la plus belle de toutes les prières demeurant la messe. Le but de ce cheminement reste l’Espérance en Dieu qui nous mène au salut et à la rencontre avec tous ceux que nous avons aimés, en compagnie des saints et des anges, et le magnifique cantique de saint Hervé, évoqué en dernières pages, le résume admirablement dans sa simplicité.
Anne Le Pape
• Prières pour ceux qui restent, Mame, 160 pages, 14,95 euros.