Sandrine Rousseau ou la bêtise à front de taureau

Le meurtrier séisme qui a dévasté le Haut-Atlas marocain dans la nuit du 8 au 9 septembre, anéantissant des villages entiers et causant près de 3 000 morts, chiffre non définitif, a aussi fait deux victimes collatérales : le Front national et Reconquête ! qui faisaient leur rentrée politique dimanche dernier. Pas le moindre reportage n’a été diffusé sur les grandes chaînes de télévision.

Une image a toutefois surnagé. Celle de Marine Le Pen qui, visitant une exposition de véhicules anciens dans son fief d’Hénin-Beaumont, a été invitée à s’installer au volant d’une Volkswagen de collection d’où, très souriante, elle a salué la foule par le toit ouvrant. Une image si innocente qu’elle a été placée sur le compte MLP Officiel.

Mais que n’avait-elle fait là ! Infatigable vigie, Sandrine Rousseau a aussitôt sonné le tocsin. Pour elle, cette photo montrant l’ancienne présidente du Front national conduisant la « voiture du peuple » voulue par Hitler, qui en aurait même fait l’esquisse, et tendant le bras, fût-ce très mollement, pour saluer de la main, serait, « disons les choses clairement, un signal envoyé à la base militante fasciste du vote Zemmour, pour la récupérer, en vue des européennes. Il n’y pas de banalisation ou de normalisation du RN. Cela n’existe pas et cela n’existera jamais. »

Si Sandrine avait ainsi voulu faire de la publicité à Marine, elle ne s’y serait pas prise autrement : près de trois millions d’internautes ont visionné, et pour beaucoup liké, la photo litigieuse. Quant à l’accusatrice publique, dans le civil député de Paris, on aimerait qu’elle nous recommande le geste politiquement correct pour héler un taxi ou signaler à un chauffeur d’autobus qu’on l’attend avec impatience. Faudra-t-il désormais, sous peine d’encourir ses foudres, garder les bras strictement collés au corps et lever la jambe style french-cancan ?

Au risque de tomber dans le ruisseau, c’est la faute à Rousseau… 

Claude Lorne