Le colloque du samedi 23 septembre 2023 à la Maison de la Chimie, à Paris, a réuni de nombreux assistants, de tous âges – à noter la présence de très nombreux jeunes.
Accueillis par le père Danziec, journaliste religieux à Valeurs Actuelles et éditorialiste à L’Homme Nouveau, qui leur a montré combien ce trésor qu’est la messe traditionnelle méritait d’être apprécié et défendu, les participants ont ensuite écouté Cyril Farret d’Astiès, auteur d’Un heureux anniversaire ? Essai sur les cinquante ans du missel de Paul VI, évoquer le Bref examen critique de la nouvelle messe – qui vient d’être réédité par Renaissance catholique – et qui, paru depuis 54 ans, n’a encore reçu aucune réponse solide. De fait, il est impossible d’opposer les deux missels, l’ancien et le nouveau, a conclu le conférencier, aucune comparaison n’étant possible : sont plutôt opposées deux compréhensions de la liturgie, l’une spirituelle et l’autre pastorale, l’une héritée et l’autre fabriquée.
Sous la houlette de Philippe Darantière (Lex orandi) fut brossé un tableau de l’actuelle situation de la messe dans les diocèses. Qu’en est-il du résultat des paroles du cardinal Parolin de la part du pape, le 22 octobre 2022 à Lourdes, aux évêques français, leur recommandant la sollicitude à l’égard des personnes désorientées par Traditionis custodes ? Les diverses délégations de fidèles reçus par exemple par Mgr Lebrun et Mgr Jordy, chargés plus précisément des relations avec les « tradi », se voient toujours opposer les mêmes réponses, aboutissant de fait à : on doit célébrer le rite que célèbre l’évêque du lieu. Interdiction de la messe traditionnelle à Ars placardée sur la basilique, quatre lieux de culte selon le rite traditionnel supprimés à Paris (Mgr Ulrich, prétendant ne pouvoir s’opposer au pape et n’avoir aucun pouvoir sur cette question, a répondu aussi à une autre occasion que Paul VI n’avait agi que comme saint Pie V en promulguant un missel – oubliant que saint Pie V, loin de la créer de toutes pièces, ne faisait que restaurer une messe existante). Ont suivi des témoignages divers (sur la création d’une école « libre », sur la vie d’un chapitre au pèlerinage de Chrétienté, sur la formation de jeunes etc.)
La conclusion ? Jane Birkin a bien obtenu une célébration de funérailles à Saint-Roch par une femme pasteur protestante, pourquoi ne pourrions-nous y obtenir la messe catholique traditionnelle ?
L’après-midi, à un vibrant hommage par Jean-Pierre Maugendre à Jean Madiran qui ne pouvait que toucher les lecteurs de Présent, ont succédé d’autres témoignages émouvants sur la façon dont la messe traditionnelle pouvait entraîner des conversions. Puis Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté, a conclu cette journée riche et pleine d’espérance catholique.
Anne Le Pape
La plupart des responsables du colloques sont des « faux-traditionalistes », qui veulent à tout prix accepter le Concile révolutionnaire qui a donné naissance à une nouvelle Eglise « judéo-chrétienne »: un peu de judaïsme traditionnel, un peu de protestantisme modéré, un peu de catholicisme progressiste. N’oublions pas que six dignitaires protestants ont activement participé à l’élaboration des décrets conciliaires et que Paul VI voulait une « messe » la plus proche des célébrations protestantes. Imaginer une « messe » toute seule, isolée de l’Eglise qui la fonde est une absurdité.