Pratiqué depuis des millénaires dans les steppes de l’Asie centrale, le tir à l’arc à cheval est l’un des sports les plus difficiles qui soient en raison des compétences qu’il exige : parfaite maîtrise de la monture, grande souplesse en selle et vista exceptionnelle.
Or, enfin une bonne nouvelle pour notre ego tricolore : aux championnats du monde qui viennent de se dérouler à Oulan Bator, et auquel, outre la Mongolie, pays-hôte, participait le Kazakhstan voisin, l’équipe de France a été sacrée championne du monde, décrochant deux titres mondiaux ainsi que six médailles.
Une performance d’autant plus remarquable que les cavaliers et cavalières, car la junior Chloé Simons est revenue dorée, ne montaient pas leurs compagnons habituels, restés en France en raison de l’éloignement, mais des coursiers prêtés par les Mongols.
Comment expliquer le silence total sur ces succès alors qu’il n’est question dans les journaux, pas seulement sportifs, que du jeune basketteur franco-congolais Victor Wembanyama retenu en juin 2023 par le NBA états-unienne et recruté par les Spurs de San Antonio ?
La même indifférence prévaut d’ailleurs aux dépens de la championne de fauteuil tennis Ksénia Chasteau, récente vainqueur à 17 ans de l’US Open (où elle a été la première Française à gagner dans cette catégorie) et numéro un mondial junior dans sa discipline, ce qui ne l’a pas empêchée d’obtenir une mention au bac littéraire. Une prouesse remarquable si l’on pense que, victime en janvier 2020 près de Marseille, ainsi que son père, d’un très grave accident causé par un jeune Comorien ivre-mort mais conduisant à toute vitesse et qui s’enfuit après son forfait, les laissant tous deux dans le coma puis amputés d’une jambe, et longtemps hospitalisée, Ksénia — qui était le 8 octobre à Paris pour promouvoir son sport — ne pratique le fauteuil tennis que depuis deux ans. Un talent, un courage et une ténacité à saluer bien bas.
Camille Galic