De 1979 à 1996, date du décès de son fondateur, Jean-Claude Faur, qui était alors conservateur de la bibliothèque municipale de Marseille, la revue Bédésup fut en pointe dans la reconquête du milieu de la bande dessinée, pollué par l’esprit de l’après-mai 68.
L’éditeur Philippe Randa, et les spécialistes de BD Jean-Claude Rolinat, Francis Bergeron, Christian Mouquet, Alain Sanders, notamment, reprennent aujourd’hui le flambeau, avec une chronique régulière sur le site du Nouveau Présent.
Leur ambition : faire connaitre la bonne BD d’aujourd’hui, les scénaristes et dessinateurs qui montent, assurer la promotion des talents qui émergent, et le succès de la BD de qualité.
Les blindés en bandes dessinées. Dans le mensuel monarchiste Le Bien commun (10 rue Croix des Petits Champs 75001 Paris), Stéphane Blanchonnet nous conseille la lecture de la série d’albums « Machines de guerre » (parue chez Delcourt). C’est, en bande dessinée, l’histoire des chars de combat. Le sixième volume est consacré au char français B1bis, conçu par Renault, et surnommé « la forteresse qui crache le feu ». Ce char fit une honorable guerre de 1940. Son blindage et sa puissance de feu (un canon de 47 en tourelle et un 75 en châssis) étaient supérieurs à ceux de la plupart des blindés allemands. Cela n’empêcha pas la déroute de 1940, mais les chars français n’y étaient pour rien. Du moins pour ce qui concerne ceux qui n’avaient pas été sabotés par les ouvriers communistes, pacte germano-soviétique oblige. L’occupant réutilisa d’ailleurs les engins rescapés en remplaçant le canon de 75 par un lance-flammes.
L’inspiration de cette BD est indéniablement patriotique, se réjouit Stéphane Blanchonnet, qui signale au passage que chez Fluide glacial, éditeur de BD que l’on connut plutôt d’esprit soixante-huitard, la série « Le petit théâtre des opérations » mérite aussi le détour. Sans oublier la biographie de l’ingénieur Renault (assassiné à la Libération), aux éditions du Triomphe.
Tintin au pays des soviets, toujours. Le 4 avril doit avoir lieu une vente aux enchères de BD, comme il s’en produit désormais chaque semaine ou presque. La particularité de celle-ci, qui a lieu à Roubaix, sous le marteau de Me Thierry May, c’est qu’elle comporte un exemplaire de Tintin au pays des soviets.
Jusqu’à une date assez récente, toute grande vente aux enchères de bandes dessinées proposait en point d’orgue à la vente un exemplaire de cet album. Le grand expert Christophe Fumeux, décédé en 2021, qui travaillait surtout pour l’étude Coutau-Bégarie, avait noté que les collectionneurs qui achetaient cet album – le plus désirable de tout l’univers de la BD – le gardaient en moyenne dix ans, avant de le remettre en vente, faisant au passage une belle culbute.
Nous n’en sommes plus là. Il est rare désormais de voir proposer cet album, si ce n’est, éventuellement, à l’état d’épave. La vente du 4 avril permettra de savoir si la « cote » du plus anticommuniste de tous les albums de l’histoire de la bande dessinée est toujours à la hausse. L’album proposé est estimé entre 9000 et 10000€, somme à laquelle il convient d’ajouter les frais et taxes, soit environ 25%.