Le football français est soulagé. Il n’y aura pas d’écran noir pour la diffusion du championnat de première division. Derrière ces réjouissances de façade, des dissensions et un accord qui ne bénéficiera pas à grand monde…
À la recherche d’un accord pour la diffusion de ses rencontres, l’élite du football professionnel vient de signer avec DAZN et BeIn Sports. Contre 500 millions d’euros, les deux chaînes s’apprêtent à diffuser les parties de Ligue 1. DAZN, plateforme anglo-saxonne et endettée de plusieurs milliards, réussit son pari de récupérer les droits du football français, après ceux du Basket hexagonal.
Cette somme, importante, est pourtant bien en deçà des attentes des dirigeants de clubs. Ces derniers espéraient en effet le double. Le président de la ligue de football professionnel, Vincent Labrune nourrissait il y a peu le même espoir. Les 500 millions n’arriveront pas net dans les poches des clubs, entre les versements légaux et les frais de production, la somme va largement diminuer… À cela, il faudra soustraire le pourcentage pris par le fonds d’investissement Luxembourgeois CVC, qui prend entre 13 et 20% des fonds suite à la création de LFP Médias (société de commercialisation des droits tv).
Concrètement, les clubs toucheront entre 9 et 30 millions d’euros chacun, une somme largement inférieure à ce qui était touchée jusqu’ici.
Pour les clubs, cela représente donc une manne financière certaine mais insuffisante, alors que la bonne gestion n’a jamais été leur fort. Le spectre de la faillite hante de nombreux clubs. Rappelons que les droits tv représentent par exemple 70% des revenus pour un club comme Montpellier… De nombreux clubs vont donc devoir se serrer la ceinture, une pratique à laquelle ils ne sont pas habitués. L’argent magique, les prêts de l’État, où l’argent des pétromonarchies, sauve régulièrement des clubs aux choix hasardeux.
Des clubs qui commencent d’ailleurs à s’entredéchirer. Certains dirigeants reprochent au Qatar (et aux dirigeants du PSG) de ne pas s’être présentés en sauveurs. D’autres, au contraire, souhaitent rester en bons termes avec le plus gros bailleur de fonds du championnat. On n’est pas à l’abri de futures transactions fructueuses de joueurs après tout…
Pour les consommateurs, il faudra désormais débourser environ 50 euros par mois pour suivre le championnat de France. C’est cher payé pour les rodomontades “antiracistes” de footballeurs / vedettes “bien pensants”. L’autre possibilité, était de créer une chaîne et de créer son propre canal de diffusion du football. Un choix plus hasardeux, mais qui avait le mérite d’une forme d’indépendance. Surtout quand les patrons du football sont fâchés avec Canal +, financeur historique du sport roi…
Les dirigeants du football professionnel français confirment par leurs choix demeuré dans une politique court-termiste où seuls comptent les gains immédiats… Et où les enjeux prennent souvent le pas sur le jeu. Le feuilleton des droits télévisés du championnat de Fance aura nourri bien des gazettes ces dernières semaines. Mais que les amateurs de potins sportifs se rassurent, la gestion hasardeuse des Girondins de Bordeaux par son Président Gérald Lopez promet un nouveau feuilleton !
Jean Ernice