Bélâbre, village de l’Indre, ne compte que 900 habitants. Si ce bourg a priori sans histoires a fait à plusieurs reprises la une de l’actualité, ces dix-huit derniers mois, c’est parce que sa population s’est révoltée contre la décision (sans aucune concertation) du maire, un postier dénommé Laroche, qui a souhaité installer ici, et en toute discrétion, 38 clandestins et autres refoulés du droit d’asile. Il s’en est suivi manifestations, prises de paroles, pétitions, demandes de référendum, sans parler des contre-manifestations de type « antifas ».
Mais comme je l’ai raconté ici même il y a peu, le mirifique projet du maire vient de s’effondrer, dans la plus grande discrétion des médias mainstream, fervents soutiens des projets de ce type. Pourtant ces mêmes médias nous assuraient, au printemps, que l’acquisition d’un bâtiment par la mairie sonnait la fin des « manœuvres d’extrême droite », que l’implantation, ici, d’un Centre d’Accueil de Demandeurs d’Asile était irréversible.
Un bâtiment a en bien été acheté par la municipalité, pour la somme, certes modeste, de 40 000 euros : il s’agissait d’une ancienne usine textile, à l’abandon depuis plusieurs années. Cet achat se présentait comme la première étape du projet pharaonique de Laroche et de son fan club. Mais il fallait ensuite réaliser plusieurs centaines de milliers voire plusieurs millions d’euros de travaux, pour loger décemment les 38 sans-papiers espérés par la mairie.
M. Laroche s’est – bien tardivement – aperçu de l’inanité du projet, et il a fini par reconnaitre, dans une assourdissante discrétion, que la commune renonçait à transformer l’ancienne usine en centre d’accueil pour migrants.
Le combat anti-CADA avait été mené en premier chef par une jeune Bélabraise, Ludivine Fassiaux, soutenue par le RN local et par le médiatique avocat Pierre Gentillet, lui-même originaire d’un village proche de Bélâbre.
« nombreux et sérieux dysfonctionnements »
L’association Viltaïs, qui avait piloté le projet local d’implantation des migrants dans le village, s’est retrouvée elle aussi dans la tourmente. C’est l’un des volets du très satisfaisant tournant pris par cette affaire.
Le président de Viltaïs, un ancien dirigeant PS de l’Allier et de la ville de Moulins, est sur le départ. Il avait peu auparavant annoncé qu’il abandonnait la politique. Son directeur général, Yannick Lucos, proche de Wauquiez, lui, a été licencié. Pour connaitre les motifs de ces renvois, il faut consulter non pas les médias couvrant l’Indre et la région Centre, mais le quotidien auvergnat La Montagne. On y apprend que l’état-major de Viltaïs a été débarqué à la suite d’un audit de la Cour régionale des Comptes qui a relevé de nombreux et sérieux « dysfonctionnements imputables à la direction générale ». Ce qui est une grave accusation, en fait.
L’association Viltaïs que dirigeaient ces deux hommes était donc en grave difficulté, ces dernières semaines. Etaient notamment évoqués à la fois « des tensions de trésorerie pour faire face aux dépenses fonctionnelles », et des « problèmes de financement » pour les développements. Sans langue de bois habituelle, on comprend tout simplement que Viltaïs n’avait plus d’argent dans les caisses pour payer les charges courantes, et que le « chiffre d’affaires », c’est-à-dire les subventions payées par nos impôts, était en berne. Pour des associations comme celle-ci qui ne vivent que de l’argent public, cela veut dire que la gestion en était catastrophique, que les largesses que s’accordaient les dirigeants (des voitures de fonction mirifiques etc.) plombaient les comptes et aussi que l’association avait soutenu des projets aberrants (comme précisément la réhabilitation de la friche industrielle en perdition à Bélâbre).
Pour en revenir à Bélâbre, outre le projet lui-même, dont l’aberration saute aux yeux, outre la stupidité de vouloir réhabiliter une usine à l’abandon située à 25 kilomètres de la ville la plus proche, le choix même de l’opérateur Viltaïs par le maire Laroche était donc une très mauvaise décision de gestion. Un choix surprenant, en fait. Le rapport de la Cour régionale des Comptes et le départ des deux principaux dirigeants de Viltaïs ouvrent la porte à toutes les supputations, en particulier à la rumeur de selon laquelle certaines décisions obéissaient non aux objectifs affichés mais à des copinages politiques et « philosophiques ». Du côté des loges, disent les mauvaises langues. D’où un confondant copinage PS-LR à la tête de Viltaïs.
« Ce sera encore mieux après »
Le quotidien local monopolistique, la très gauchisante Nouvelle République, avait constamment soutenu le projet de CADA, et ceci jusqu’à la catastrophe finale.
Dans un article du 29 juillet dernier, modèle de tartufferie, la dénommée Martine Roy use de tous ses talents dialectiques pour justifier à la fois les choix passés du maire de Bélâbre, et l’abandon aujourd’hui, de ces mêmes choix. Cette Martine Roy (bonjour collègue !) semble être au journalisme « ce que la bière est à la pression » pour parler comme Pierre Dac. Elle tente laborieusement de justifier les zigzags municipaux, et elle passe à la trappe les dizaines d’articles dithyrambiques que la N.R. a consacrée à Viltaïs, à Laroche, au futur CADA de Bélâbre.
Ce sera encore mieux après, dit en substance la « journaliste » à ses lecteurs. Elle nous annonce en effet, dans son papier, que Viltaïs est repris par le groupe SOS, « leader français de la cohésion sociale en France et dans le monde ».
Le groupe associatif (qui ne vit donc que de nos impôts) SOS revendique « 850 établissements ou services », « 22000 salariés ». Que du bonheur ! SOS se félicite de concurrencer les acteurs privés du secteur qui ne pensent qu’à l’argent. Si on lit entre les lignes, on trouve chez SOS un discours anticapitaliste digne de L’Huma des grandes années.
Mais il n’y a pas que ce socialisme rampant qui est désagréable chez SOS. SOS peut revendiquer, me semble-t-il, le titre de leader du » business LGBTQ+ ». Sur toutes les photos du site on trouve un drapeau aux couleurs de ce lobby.
Parmi les bonnes actions de ce SOS, est revendiquée la relance du journal homo-pornographique Tétû. Ce magazine, qui futlongtemps maintenu en survie par le défunt multimillionnaire (de gauche) Pierre Bergé, avait pris le relais de la revue pédopornographique Le Gai Pied, dont l’un des principaux rédacteurs était le criminel pédophile Tony Duvert.
C’est le 19 avril que le groupe associatif SOS a annoncé la reprise de Tétû, consacrant ainsi, selon ses termes, « la sanctuarisation d’un média essentiel pour la promotion des droits et la représentation des personnes LGBTQ+ ». Voilà qui va enchanter les Bélabrais, qui réclamaient cela depuis longtemps, n’en doutons pas…
Pour cette reprise de la revue homo-pornographique, le Groupe SOS s’est associé à la fondation « Le Refuge », spécialisée dans l’aide aux jeunes homosexuels « victimes d’homophobie familiale ». Honorable cause. Mais il se trouve que les fondateurs du « Refuge », Nicolas Noguier et son compagnon, ont été mis en examen en 2022 pour viol et agressions sexuelles à l’encontre de ces jeunes victimes qu’ils étaient censés protéger. Drôle de « Refuge » !
Et il y a le reste : harcèlement moral, travail dissimulé,…Les accusations pleuvent, qui proviennent cette fois de bénévoles du « Refuge ». Tout récemment (juillet 2024) Le Refuge a été condamné pour le licenciement sans motifs réels et sérieux d’un de ses salariés…
Décidément l’argent public coule toujours à flot au profit de ces structures, gérées trop souvent de façon chaotique pour ne pas dire catastrophique, et qui sont en outre fréquemment mêlées à des scandales, voire à des actions criminelles.
Madeleine Cruz
Merci à Mathilde cruz pour ces précisions remarquables que l’on ne trouve qu’ici.