Puigdemont

Espagne : Puigdemont a regagné Warterloo avec la complicité de Pedro Sanchez

Un petit tour et puis s’en va, c’est ainsi que l’on pourrait résumer l’escapade, jeudi dernier de Carles Puigdemont en Catalogne. Les Mossos d’Esquadra, la police catalane, sont sur la sellette pour ne pas avoir arrêter le chef indépendantiste catalan, alors qu’il était annoncé et qu’il a tenu un meeting au vu et au su de tous. Tous les commentateurs espagnols soulignent que l’Espagne est tournée en dérision et que la démocratie espagnole a été profondément bafouée, le pouvoir n’ayant pas permis l’application des décisions de justice. Puigdemont a fait savoir qu’il avait regagné Waterloo en Belgique, où il est en exil depuis 2017, échappant ainsi à un mandat d’arrêt.

Mais à n’en pas douter, cette tragi-comédie n’a pu se faire qu’avec la complicité active du pouvoir, et plus précisément de Pedro Sanchez. C’est l’avis du patron du Parti populaire de Catalogne, 15 élus au parlement de Barcelone, Alejandro Fernandez qui est persuadé qu’un accord occulte avait été passé entre Puigdemont et Pedro Sanchez, du donnant-donnant du style : -« je te laisse en liberté, tu ne fais rien pour empêcher l’élection de Salvador Illa Président de la Generalitat, et tu continues à me soutenir aux Cortès ». Ce pacte semi-mafieux politiquement permet aussi à Puigdemont de se valoriser, de démontrer qu’il existe toujours, et que son appui est indispensable au pouvoir.

Car comme convenu, le représentant de Pedro Sanchez en Catalogne, Salvador Illa a été élu jeudi, Président de la Catalogne, avec juste la majorité requise des 68 voix, les 42 de son propre parti le PSC, les 20 de la gauche catalane l’ERC, et les 6 élus de l’extrême gauche Comuns Sumar. Tous les autres partis ont voté contre, même les élus Junts, mais cela était pour la galerie, pour la forme.

Alejandro Fernandez a beau affirmer que “l’alternative en Catalogne doit se construire contre les nationalistes catalans et non avec eux », la Catalogne a obtenu un effacement considérable de ses dettes vis-à-vis du pouvoir central et la possibilité de lever et encaisser les impôts, ce qui met en rage de très nombreux espagnols et d’autres régions qui s’estiment lésées et flouées.

Salvador Illa, qui fut un temps ministre de la santé socialiste lors de la pandémie, avait été très vivement attaqué pour ses mesures liberticides par la Présidente de la Communauté de Madrid, la très vigoureuse Isabel Diaz Ayuso qui a qualifié ce dernier d’être en Catalogne désormais « Le cheval de Troie de l’indépendantisme xénophobe ». Le quotidien El Español titrait que « cette nouvelle fuite, mettait en évidence l’insoutenable position de Sanchez dans son appui à Puigdemont ».

En tout cas, depuis fin 2018, et grâce à une poignée de députés indépendantistes, dont certains ont du sang sur les mains, comme des élus de Euskal Herria Bildu, Pedro Sanchez, avec l’appui des communistes, se maintient au gouvernement et met l’Espagne en coupe réglée. Lois favorisant les squatters et les occupants illégaux, lois permettant des changements de genre sans aucun contrôle d’aucune sorte, lois liberticides qui effacent la Geste des patriotes nationaux qui ont sauvé le pays du communisme en 1936 et du nazisme en 1940 et les années suivantes, multiplications des atteintes aux libertés publiques qui empêchent les manifestations habituelles du 20 novembre à la mémoire glorieuse de Francisco Franco et de José Primo de Rivera. Bref, l’Espagne profonde est en train de périr sous nos yeux, les anciennes et glorieuses contrées de la Castille se dépeuplent, c’est l’Espagne vide, España vacia, comme l’ont dénommée des observateurs attentifs. Pourtant, à partir des années 1950, l’Espagne connut une croissance économique impressionnante, avoisinant certaines années les 8%. A la fin du Régime franquiste, ce dernier a multiplié les lois qui ont permis et facilité cette fameuse « transition démocratique », comme l’a souligné l’historien Luis Pio Moa. C’est tout ce passé illustre, que sont en train d’effacer des mémoires et des esprits les ayants droit des révolutionnaires qui avaient pris en 1936 le pouvoir par les fraudes et la violence. L’Histoire serait-elle un perpétuel recommencement ?

Michel Festivi

(4 commentaires)

  1. Dans son article d’ailleurs intéressant sur l’Espagne, M. Festivi ne pousse-t-il pas le bouchon un peu loin en affirmant que les « patriotes nationaux [espagnols] ont sauvé le pays du communisme en 1936 ET DU NAZISME EN 1940 ET LES ANNÉES SUIVANTES » ?
    J’ignorais que le Führer, se prenant pour un nouvel Habsbourg, voulait anschusser la péninsule ibérique. C’est un peu oublier la Division Azul.

    1. En faisant monter les enchères auprès de hitler lors de la réunion dHendaye (la veille ou l’avant veille de Montoire) en octobre 1940, Franco a tout entrepris pour que son pays exsangue par 3 années de guerre civile n’entre pas en guerre comme le lui demandait avec insistance le Führer. Ainsi l’Espagne non belligérante est restée en dehors du conflit et a été sauvée du nazisme. Ensuite en destituant son beau-frère très germanophile Serrano Suñer et en nommant un ministre des affaires étrangères anglophile Francisco Gomez Jordana le caudillo il a donné des gages certains aux alliés, les militaires espagnols dont notamment l’amiral Carrero Blanco détestaient les nazis. De plus l’Espagne ne connue aucune législation antisemites et sauva des dizaines de milliers de juifs et n’en refoulant aucun. J’explique tout cela dans ma biographie sur le général Miguel Primo de Rivera qui a été à l’origine de cette législation que Franco et ses diplomates ont suivi. La division azul ne fut qu’une parenthèse pour donner des gages aux plus extrémistes des phalangistes.

  2. En TOTAL désaccord avec vous. L’indépendance de la Catalogne dans le cadre d’un État européen uni serait une belle revanche historique et est une cause que tout Européen identitaire ne peut considérer qu’avec sympathie.

    1. Certes si vous pensez que l’Europe bureautique et destructrice des peuples et des traditions de nos pays est une solution pour la Catalogne c’est votre droit de le penser. En réalité les indépendantistes catalans que se soit la gauche L’ERC ou le centre droit de Puigdemont et son parti Junts sont archi d’accord avec les institutions européennes broyeuses de peuple. De plus ils entendent continuer à vivre sur le dos des espagnols en faisant effacer leurs dettes et en demandant en permanence des aides à Madrid. Ils se conduisent mutatis mutandis comme ces fils de famille qui veulent être indépendants sans travailler et en continuant a percevoir des indemnités de papa-maman. De plus ils propagent une idéologie anti souverainiste et ils prônent une immigration extra européenne et refusent l’immigration venant des pays d’Amérique latine qui parlent le castillan. Ils sont d’un racisme avéré avec ceux qui parlent le castillan mais veulent accueillir à bras ouvert L’Afrique et ses ressortissants. Même chose pour les indépendantistes basques qui véhiculent strictement la même idéologie internationale contre les autres peuples.

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