Le 26 août à Mougins (Alpes-Maritimes) où avait été mis en place un contrôle routier, un. automobiliste très alcoolisé percutait mortellement — mais, selon ses dires, « involontairement » l’adjudant de gendarmerie Eric Comyn, père de deux enfants.
Arrêté deux jours plus tard, l’auteur de ce tragique refus d’obtempérer, un Cap-Verdien de 39 ans, a été déféré puis mis en examen pour « meurtre sur une personne dépositaire de l’autorité publique ». L’Africain n’en était hélas par à son coup d’essai puisqu’il avait accumulé dix condamnations pour des atteintes aux personnes et des infractions à la circulation routière, ce qui n’avait toutefois provoqué ni son expulsion, ni même le retrait de son permis de conduire.
D’où l’indignation et la révolte de la veuve de l’adjudant Comyn qui, lors de l’hommage rendu à celui-ci par ses amis et voisins de Mandelieu le 28 août au soir, a tenu à « affirmer haut et fort » devant les caméras de BFMTV : « La France a tué mon mari par son insuffisance, son laxisme et son excès de tolérance. Pourquoi cet homme multirécidiviste peut-il évoluer en toute liberté ? Quand est-ce que nos législateurs ouvriront réellement les yeux ? Faut-il qu’ils soient touchés directement pour agir ? Quelle est la suite pour ce meurtrier ? Déferrement immédiat en attente de jugement, trois repas chauds par jour, aides sociales dans les geôles, là où les retraités qui ont cotisé toute leur vie de travailleur doivent potentiellement retravailler pour avoir trois repas par jour.»
Harmonie Comyn ayant en outre souligné par deux fois que « 1981 [année de l’abolition de la peine capitale. Ndlr) n’aurait jamais dû exister », et cette séquence ayant été relayée par l’«extrême droite » — Jordan Bardella et Eric Zemmour notamment —, de belles consciences ont évidemment flétri la violence de la malheureuse veuve. Les mêmes qui, en juin 2023, après la mort du multirécidiviste Nahel Marzouk abattu à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre par un policier qui avait tiré pour éviter la mort à des collègues (et dont le nom fut divulgué par certains journalistes, si bien que sa famille dut fuir en province, lui-même passant quatre mois derrière les barreaux), s’extasiaient devant la « dignité » et le « courage » de la mère du jeune voyou, qui criait pourtant vengeance. Un appel largement entendu dans tout l’Hexagone puisque durant les onze jours que durèrent les émeutes, plus d’un millier de personnes furent blessées, dont 782 agents des forces de l’ordre, 2 500 bâtiments dégradés (dont 168 écoles et 105 mairies) et 12 000 véhicules incendiés. Montant de l’addition : 793 millions d’euros.
La Rédaction
[…] https://nouveaupresent.fr/2024/08/29/selon-que-vous-serez-veuve-dun-gendarme-ou-mere-dun-voyou/ ainsi que, pour la très digne prise de parole de Mme Comyn, […]