Musk

Le coup d’œil de Philippe Randa : Donald Trump et Elon Musk ont dix ans

L’adage populaire affirmant que « quand le foin manque au râtelier, les chevaux se battent » se traduisait généralement en politique par « après une défaite, il faut trouver des coupables », une victime expiatoire, en quelque sorte, soit un « fusible » à faire sauter…

Mais, assez étonnement, si l’abondance de foin dans le râtelier permet d’assurer une animale sérénité dans l’étable, il en va différemment dans les arènes politiques où souffle bien souvent un vent de folie mortifère. L’on assiste alors à d’aussi incroyables que dévastatrices scènes de ménage entre… vainqueurs !

Ainsi, aux États-Unis d’Amérique, Donald Trump et Elon Musk, les deux « meilleurs amis » de la brillante campagne électorale ayant assuré le retour du premier à la Maison Blanche, n’ont désormais de cesse de s’affubler respectivement des pires noms d’oiseaux, de s’accuser des pires turpitudes et de proférer l’un envers l’autre les menaces les plus apocalyptiques.

De fait, ils donnent un spectacle assez ahurissant, rappelant ces célèbres intimidations, chuchotées avec autant de fureur haineuse que d’inquiétante détermination à l’école primaire : « Tar’ ta gueule à la récré », qu’Alain Souchon a immortalisé dans une célèbre chanson : « J’ai dix ans. »

Rappelons toutefois que le 45 et 47e Président des États-Unis d’Amérique affiche au compteur 78 ans et que son ex (meilleur pote) totalise, lui, déjà plus d’une moitié de siècle : 53 ans ce mois-ci !

Comme quoi, malgré toute leur expérience et leurs talents respectifs, ils ont su, incontestablement, rester l’un et l’autre très jeunes de tempérament. Trop jeunes peut-être.

Leurs ennemis respectifs s’en réjouissent assurément ; en premier lieu, après la déculottée électorale subie, le Parti démocrate et ce qu’il en est resté de ses électeurs, ainsi que tous les concurrents et rivaux dans le monde des affaires de ces deux milliardaires… Mais également tous les médias français qui n’ont eu de cesse d’annoncer comme assurée la défaite du candidat républicain voilà plus de six mois et ce, jusqu’au dépouillement des premiers bulletins de vote qui lui assura une victoire écrasante… et sans oublier les écologistes : ceux-ci n’hésitèrent pas à manger leurs chapeaux, reniant leurs officielles convictions, pour que plus personne n’achète de voitures électriques Tesla – à l’énergie solaire sensée être plus propres – appartenant au devenu à leurs yeux si exécrable « Kekius Maximus » (pseudonyme adopté par Elon Musk sur son réseau X).

Mais quid des électeurs qui ont apportés la victoire en novembre 2024 aux deux nouveaux pires ennemis de la planète ? Qu’en pensent-ils, eux, à qui, justement, Donald Trump et Elon Musk n’ont guère pensés avant de s’invectiver ?

Bien sûr, en démocratie parlementaire, ce que pensent les électeurs est rarement la préoccupation première des hommes politiques, sitôt l’élection acquise.

Néanmoins, l’histoire a également souvent démontrée que Jupiter sait rendre fou ceux qu’il veut perdre. L’un et l’autre devrait s’en rappeler.

Philippe Randa

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