ISraël

La France bouc émissaire d’Israël, épisode 2

À peine l’article « La France bouc émissaire d’Israël » était-il mis en ligne sur notre site que Charles Kushner, ambassadeur des Etats-Unis à Paris, rendait public un courrier à Emmanuel Macron où il reprenait à son compte, en termes presque identiques, les virulentes critiques, de Benyamin Netanyahou — dont il est très proche — contre notre pays.

Qui « alimente la flambée de l’antisémitisme » ?

En effet, il reproche à l’Élysée d’« alimenter la flambée de l’antisémitisme en France et l’absence d’action suffisante de votre gouvernement pour le combattre »et dénonce «  des déclarations vilipendant Israël et des gestes en reconnaissance d’un État palestinien (qui) encouragent les extrémistes, alimentent la violence et mettent en péril la judéité en France ».Car pour lui, « l’antisionisme, c’est de l’antisémitisme » et la moindre réticence sur les agissements de l’État hébreu dans la Palestine occupée tombe donc sous le coup de la loi.

Mais les « antisémites » qui, depuis l’«opération spéciale » israélienne contre Gaza, attaquent des juifs ou souillent les synagogues françaises (sans oublier d’ailleurs de vandaliser nos églises), ne sont-ils pas les descendants d’immigrés généralement maghrébins dont, durant des décennies, les fondateurs de SOS-Racisme ou les dirigeants de la LICRA et autres lobbys proches du Conseil représentatif des institutions juives de France ont accéléré la venue pour faire échec aux méchants racistes et accessoirement procurer un nouveau vivier électoral à la gauche ? Ce sont eux, d’ailleurs encouragés au nom du progressisme antiraciste, par The New York Times et le Washington Post propriétés de riches familles juives américaines qui, ce faisant, ont « alimenté » l’antijudaïsme florissant actuellement dans les « territoires perdus de la République ».

Si ses accusations « inacceptables et qui vont à l’encontre du droit international » ont valu à S. E. Kushner ont valu une convocation au Quai d’Orsay, elles ont en revanche été applaudies, en toute amitié franco-américaine, par l’administration Trump comme le prouve la déclaration de Tommy Pigott, porte-parole adjoint du département d’État américain : « Nous soutenons ses propos. L’ambassadeur Kushner est le représentant du gouvernement des États-Unis en France et effectue un travail remarquable en faisant progresser nos intérêts nationaux dans ce rôle. »

De la taule à l’ambassade des USA à Paris

Mais qui est ce diplomate d’occasion, surtout connu à l’étranger depuis que son fils Jared a épousé (en 2009) Ivanka Trump, fille de Donald ?

Fils des Polonais Joseph et Reichel Kushner, des « survivants de l’Holocauste » émigrés outre Atlantique peu avant sa naissance en 1954 et qui le prénommèrent Chanan, il se lance très jeune dans l’immobilier avec tant de succès qu’avant d’avoir atteint la trentaine, il possède déjà plus de 10 000 appartements résidentiels, une entreprise de construction de maisons, des immeubles commerciaux et industriels ainsi qu’une banque communautaire.

En 2024, la fortune de son clan était estimée à 7,1 milliards de dollars. Qui devraient faire des petits car son héritier Jared est en train de transformer la merveilleuse côte albanaise en nouvel Eldorado touristique avec un chapelet de Grande-Motte — alors que l’eau manque pour l’agriculture — s’étendant de Durrës (l’ancien Duraccio italien) au nord à Sarandë au sud, tout près de Buthronte (Butrint) où se situe l’action de l’Andromaque de Racine. Le tout, évidemment, avec les encouragements de la mafia au pouvoir à Tirana.

Mais cela ne saurait déranger Kushner père, connu pour ses connexions avec les milieux les plus interlopes, condamné en 2004 à une amende de 508 900 dollars par la Commission électorale fédérale pour avoir arrosé les politiciens démocrates en puisant dans les comptes de ses sociétés, puis, en 2005, à deux ans de prison pour dix-huit chefs d’inculpation dont évasion et fraudes fiscales et subornation de témoin. Et même décrété interdit de séjour (la peine sera amnistiée en 2019 par Donald Trump) dans les États de New York, du New-Jersey et de la Pennsylvanie, le procureur Chris Christie estimant que le magnat de l’immobilier s’était rendu coupable des « crimes parmi les plus méprisables et dégoutants » qu’il ait eu à traiter. Ainsi du recours à une prostituée pour compromettre l’un de ses rivaux, qui se trouvait être son propre beau-frère.

Nul doute que Chanan-charles Kushner soit, malgré ces menus dérapages, un excellent homme d’affaires faisant largement profiter sa communauté de ses gains. Siégeant au Collège rabbinique d’Amérique et à l’Union des communautés juives, il a ainsi fait un don de 20 millions de dollars au Centre médical Share Zedek de Jérusalem.

On sait que Donald Trump voue à Jared Kushner, « le gendre idéal » (titre du Figaro-Magazine le 23 septembre 2016) et « au peuple juif une grande reconnaissance pour lui avoir donné un si beau petit-fils ». Toutefois, les liens familiaux n’expliquent pas tout et l’on se perd en conjectures sur les motifs qui ont pu inciter Donald Trump à nommer, le 30 novembre 2024, dès son élection acquise, un personnage aussi douteux que controversé comme ambassadeur, a fortiori en France dont il ne parle même pas la langue.

Les éructations de Netanyahou relayées par l’ambassadeur Kushner ont en tout cas déjà fait une victime — expiatoire : le directeur d’un parc de loisirs des Pyrénées-Orientales qui, le 22 août, avait refusé à 150 adolescents israéliens l’accès de son parc dévasté par de violents orages, et donc trop dangereux pour s’y livrer à des activités sportives parfois risquées. Dénoncé par le CRIF, il fut immédiatement interpellé, interrogé et mis en garde à vue avant d’être inculpé pour « discrimination fondée sur l’origine, l’ethnie ou la nationalité », délit passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros d’amende. Preuve que la France ne badine pas avec les antisémites. Mais si les jeunes avaient été accueillis et qu’un accident grave se fût produit, n’aurait-on pas aussi crié à l’antisémitisme ?

Camille Galic

  1. La blonde Ivanka, qui avait été la petite amie de Greg Hersch puis de James Gubelmann, abjura le protestantisme presbytérien pour se convertir au judaïsme orthodoxe et adopter le prénom biblique de Yaël avant d’épouser Jared Kushner dont le frère Joshua a épousé le non moins blonde mannequin vedette Karlie Kloss, elle aussi convertie avant son mariage. En yiddish, les aryennes fréquentant ou épousant des juifs sont qualifiées de shicksé, terme péjoratif dérivant sans doute, selon les linguistes du mot hébraïque sheketz, qui signifie abomination ou souillure.

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