Laurent Nuñez-Belda est né en 1964 à Bourges, d’un père architecte et d’une mère institutrice, tous deux « pieds-noirs ». Après l’obtention d’un DESS en gestion des collectivités locales, il devient inspecteur des impôts avant d’intégrer l’ENA en 1997. Par la suite, exerce des fonctions sensibles telles que directeur de cabinet du préfet de la Seine-Saint-Denis, sous-préfet à Bayonne, directeur de cabinet du préfet de police de Paris, préfet de police des Bouches-du-Rhône puis, en 2017, directeur de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI).
En 2018, Laurent Nuñez a été nommé secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, dont il était réputé proche. En tant qu’expert de la sécurité, il s’est particulièrement impliqué dans la gestion des manifestations des Gilets jaunes. Selon le journal Le Monde, il était alors « le discret artisan d’une doctrine du maintien de l’ordre, désormais plus offensive. Trop, même, selon certains spécialistes, y compris au sein des forces de sécurité ».
Rappelons que ce mouvement populaire de protestation a fait l’objet d’une répression brutale visant à décourager les contestataires de battre le pavé. Sous prétexte de la présence agressive de black blocs et autres éléments violents, certains policiers ont utilisé massivement le lanceur de balle de défense (LBD) pour disperser les cortèges — hors du cadre de la légitime défense —, ce qui a entraîné des mutilations et infirmités définitives chez des manifestants n’ayant causé aucune violence ou dégradation quelconque. Une trentaine de manifestants éborgnés, parmi lesquels l’étudiante Fiorina Lignier (auteur du livre émouvant « Tir à vue » aux Éditions Via Romana), attendent encore aujourd’hui que la justice se prononce sur la responsabilité des auteurs de ces infractions, commises fin 2018 et début 2019 ! Le jour venu, Laurent Nuñez devra bien donner quelques explications sur cette nouvelle doctrine du maintien de l’ordre…
En 2020, l’intéressé est devenu coordonnateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme, puis, en 2022, préfet de police de Paris sur proposition du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin. Durant son mandat, il a notamment dirigé avec succès la sécurité de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques.
En octobre 2025, il est promu « premier flic de France » dans le gouvernement Lecornu II, qui avait annoncé qu’il privilégiait la nomination de « profils techniques ». Sa nomination avait été pressentie par ses proches qui le décrivaient comme le « candidat de l’Élysée » au poste de ministre de l’Intérieur.
Laurent Nuñez a annoncé que ses deux priorités étaient la « sécurité du quotidien » et la « guerre contre les narcotrafiquants ». Acceptons-en l’augure et souhaitons que la protection des biens et des personnes constitue enfin une priorité réelle des autorités ! Jusqu’ici, ce haut fonctionnaire s’est surtout montré un défenseur efficace d’un État républicain qui, comme le disait Anatole France, « gouverne mal mais se défend bien »…
Johan Hardoy
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Merci pour ces rappels.
Le 21 mai 2023, sur instruction du ministre Darmanin, c’est également le préfet Nuňez qui avait interdit la tenue à Paris, dans un lieu privé, d’un hommage strictement intellectuel à l’écrivain et essayiste Dominique Venner, prix de l’Académie française. Victime de cet oukase, l’Institut Iliade organisateur de cette après-midi culturelle, déposa plainte le 4 octobre suivant contre ledit préfet. Pour 1) « discrimination politique […] en application des directives de Gérald Darmanin demandant aux préfets d’interdire les manifestations qualifiées “d’ultra droite” ». Et 2) « Échec à l’exécution des lois (432-1 du code pénal) protégeant la liberté d’expression et permettant l’accès au juge puisque le Préfet n’a pas mis en mesure l’Institut ILIADE de saisir le juge des référés, la décision n’ayant été connue que le samedi à 15h30 pour une réunion prévue le dimanche. »