NR

Dans la N.R. du 13 novembre 2025 : le pire article à propos de Boualem Sansal

La libération de Boualem Sansal a été largement applaudie, y compris par LFI, alors que des députés LFI avaient voté contre une résolution du Parlement européen demandant sa libération.

Dans la flopée des articles consacrés à cet évènement, quelques éditoriaux, quelques analyses, se distinguent néanmoins par leur capacité à dépasser les limites de la décence. Ce n’est pas dans L’Humanité ou dans un quelconque bulletin islamiste qu’a été publié un éditorial qui constitue certainement le summum de l’ignominie, mais c’est dans La Nouvelle République, quotidien régional monopolistique que le dénommé Matthieu Le Gall y est allé de ses persiflages ubuesques.

Le Gall nous explique d’abord laborieusement que Sansal avait été emprisonné en Algérie en raison de propos « publiés par un média d’extrême droite français », comme pour discréditer l’écrivain franco-algérien et faire peser sur ce média, et donc sur « l’extrême droite » la responsabilité de son emprisonnement arbitraire.

La suite, chez M. le Gall, est tout aussi croustillante : il poursuit en effet en laissant entendre que Bruno Retailleau a une part de responsabilité lui aussi dans l’arrestation de l’écrivain, peut-être, dans son long emprisonnement et sa condamnation, à coup sûr, car celui qui était alors ministre de l’Intérieur aurait « instrumentalisé à des fins politiques » cette affaire, avec des propos irresponsables qui ont traduit « l’impuissance de la fermeté » pratiquée dans ces conditions.

A lire le calamiteux Le Gall, si Boualem Sansal a été condamné (en toute injustice), détenu un an en prison (malgré les protestations venues du monde entier), c’est parce que Retailleau pratiquait le « tweet rageur ». En critiquant « la diplomatie des bons sentiments », Retailleau serait donc coupable d’avoir provoqué les malheurs de Sansal.

Dans les années 1970, L’Humanité n’écrivait pas autre chose concernant les condamnations et internements en prison ou en asile psychiatrique de Soljenitsyne, et de milliers d’autres détenus du Goulag.

M. Le Gall élude la responsabilité du dictateur Tebboune, comme il fait l’impasse sur la dictature algérienne, sur le sort des habitants de ce pays, qui subissent un système à la fois totalitaire et extrêmement corrompu.

Une charge contre le RN

L’éditorial de l’individu se termine par une charge contre le RN : « Erigeant en icône l’écrivain pourfendeur de l’islamisme, exploitant son sort à des fins politiques, le Rassemblement national (RN) n’aura lui aussi proposé comme seule stratégie que la confrontation avec l’Algérie ».

Manque de chance pour Le Gall, ni la famille de Boualem Sansal, ni son comité de soutien, ni les opposants (persécutés) à la dictature FLN de Tebboune, ne reprochent au RN d’avoir lui aussi réclamé sa libération ou à Retailleau d’avoir critiqué la « diplomatie des bons sentiments ».

Certes Boualem Sansal n’est pas mort en prison, mais un innocent qui passe une année entière dans des geôles est un scandale en soi. Le Gall semble tout à fait mûr pour prendre sa carte à la LFI (s’il ne l’a pas déjà) et mérite de figurer parmi les membres d’honneur du FLN, il l’a bien mérité.

Francis Bergeron

Défendez les derniers médias véritablement indépendants, faites un don au Nouveau Présent!

dons

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *