A deux pas de l’hiver, la camarde a encore frappé en fauchant Alain Jamet, parti rejoindre les oies sauvages près d’un an après la disparation de son copain de toujours. Jean-Marie Le Pen et lui étaient comme deux frères jumeaux dans cette France de l’après-guerre fidèle à la parole donnée et à la défense de son territoire, métropolitain ou non. Ils font connaissance à la Corpo de droit et leurs premières armes politiques aux Jeunes Indépendants de Paris avant de rejoindre Pierre Poujade fondateur de l’UDCA dont Jean-Marie deviendra un des députés en 1956.
Alain suit ce dernier en Algérie. Parachutiste au 18° RCP, il est blessé en 1957 à Canrobert dans le djebel et revient en métropole avec une grave blessure au bras. Il est décoré de la croix de la Valeur militaire et de la croix du Combattant.
Il continue son parcours politique aux côtés de Jean-Marie, de Pierre Durand et de Jean-Pierre Reveau. C’est donc tout naturellement qu’il soutient Tixier-Vignancour lors de la Présidentielle de 1965 et qu’il participe à la création du Front National en 1972. Il fonde la fédération de l’Hérault dont il fut un des infatigables animateurs. De 1986 à 2010, il préside le groupe frontiste du conseil régional du Languedoc-Roussillon et fait un bout de chemin avec Jacques Blanc, président de la région jusqu’à ce que les ponts soient définitivement rompus avec la fausse droite.
Dirigeant historique du Front national, il est resté jusqu’au bout fidèle à son vieux camarade dont il partageait le goût pour les chansons de marins et les chants paras autour d’une bonne bouteille. Son frère Dominique a choisi le rôle difficile de franc-tireur qu’il exerce toujours avec succès dans ses tribunes libres de Boulevard Voltaire, souvent écrites au vitriol.
Sa fille France marche depuis longtemps sur les traces de son père d’abord dans la fédération de l’Hérault, puis au Parlement européen où elle défend une certaine idée de la France en soutenant Marine Le Pen.
Autre disparition qui laissera un vide dans le camp national, celle de Didier Carrette, ancien para devenu directeur du théâtre Daniel-Sorano à Toulouse avant de défendre les couleurs du Rassemblement national au Conseil régional d’Occitanie où il menait la vie dure à Carole Delga qui ne le lui a jamais pardonné.
Françoise Monestier







