Le 24 mai, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, 44 ans, a annoncé sa candidature à la primaire républicaine en vue des présidentielles de 2024. Il va s’opposer à Trump, mais ses positions ne sont pas moins fermes, et lui vaudraient sans doute le qualificatif d’ « ultradroitiste » au regard des critères de classement définis par Mediapart, Dupont-Moretti et Le Parisien.
Catholique d’origine italienne, DeSantis se place en effet résolument dans le camp des opposants à l’avortement et à l’immigration. Il faut ajouter son scepticisme à l’égard des mesures anti-COVID (masques, vaccins obligatoires etc.). Une application très modérée des règles sanitaires, en Floride, a d’ailleurs permis à cet Etat de s’en sortir bien mieux, au plan économique, comme au plan de la santé de ses administrés, que les Etats ayant pratiqué l’extrémisme sanitaire. A l’automne 2022, fort de ce bilan, Ron DeSantis avait été très brillamment réélu à la tête de la Floride.
Par ailleurs DeSantis vient d’interdire, début mai, dans son Etat, les « soins de transition de genre » infligés à des mineurs, et les séances de lavage de cerveau en direction des élèves de primaire. Cela fait enrager les progressistes mais réjouit le reste des Américains. Dans le cadre de sa lutte contre l’idéologie immigrationniste, il a implanté des centaines de « sans-papiers » sur l’île de Martha’s Vineyard, connue pour concentrer un très grand nombre de richissimes …démocrates. La mesure a été très mal vécue par ces derniers, mais plébiscitée par les classes moyennes et l’Amérique profonde.
C’est lui aussi qui est parti en guerre contre le groupe Disney, révoquant le statut de parc d’attraction de Disneyland, en raison des prises de position « wokistes » de l’entreprise. C’est dire si ce candidat épouvante les démocrates ! D’autant que Joe Biden, qui entend se représenter pour un second mandat, risque de ne pas faire le poids face à lui, lors des joutes télévisées.
Trump ou DeSantis?
DeSantis passe pour manquer de charisme, mais il a pour lui d’avoir travaillé pour l’armée pendant plusieurs années, en particulier en Irak, ce qui lui a donné une image de candidat très patriote et courageux.
Il reste néanmoins à Ron DeSantis un obstacle de taille à surmonter, qui s’appelle … Donald Trump, bien entendu. L’ancien président entend reconquérir son poste, et la base républicaine lui reste spécialement attachée, même si les deux pré-candidats manifestent la même détermination à mener la guerre culturelle contre les progressistes de la côte Est et de la Californie. D’autant qu’une autre candidature de poids se profile aussi, celle du sénateur républicain de Caroline du Sud Tim Scott, qui est noir, et pourrait drainer de nombreux électeurs noirs hostiles aux dérives LGBT.
Le choix sera donc cornélien pour beaucoup de Républicains, et déterminant car, s’ils veulent gagner, il faudra bien que l’unité du parti se reconstitue. C’est en août qu’aura lieu le premier débat des primaires, et le 5 novembre 2024 tout sera joué.
Agathon
