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La « chine » nationaliste 

Dans ses « pages littéraires » de fin de semaine, le quotidien Présent (1982-2022) offrait dans les années 1990 une chronique régulière qui s’intitulait « la chine nationaliste », pour devenir « le chineur français » vingt ans plus tard, après une interruption de quelques années. Cette chronique s’adressait aux collectionneurs, aux « chineurs » du dimanche ; elle suscitait toujours d’abondants échanges avec les lecteurs, parmi lesquels figuraient en effet bon nombre d’amateurs de brocantes. Le site du Nouveau Présent renoue avec cette rubrique.

Soldats de plomb : Le maréchal Pétain (et son avocat)

Christian Blondieau est l’un de nos plus grands experts en soldats de plomb. Il est l’auteur de la bible sur la question : « Petits soldats. Le guide du collectionneur », étant précisé que ces petits soldats peuvent être aussi bien en plomb qu’en étain, papier, carton, bois, plâtre, plastique, tôle etc. L’ouvrage compte près de 600 pages en grand format et doit bien peser son kilo. Les catalogues « Phidias » des ventes aux enchères spécialisées dans lesquelles Blondieau intervient sont magnifiquement illustrés et deviennent à leur tour des objets de collection, ou pour le moins des outils de référence pour les marchands et les collectionneurs.

Dans son guide, Blondieau évoque notamment trois sous-groupes de collectionneurs de soldats de plomb : les anciens de la « Royale », les cavaliers, et les passionnés de vexillologie (science des drapeaux). A la fin du mois de mars, Christian Blondieau a apporté son expertise à une vente qui comportait quelques lots spécialement intéressants pour des « chineurs nationalistes », susceptibles de former à eux seuls un quatrième sous-groupe, même si tout ce qui touche à l’armée intéresse bien évidemment le collectionneur patriote.

Dans cette vente-là, entre un boulet de canon de la bataille d’Iéna (estimé 60/80 euros) et des planches d’uniformes, étaient proposées des figurines réalisées par un artisan d’art spécialisé dans la conception des figurines de haute qualité, J.P. Feigly.

Le lot n° 254 était constitué de deux figurines : « le maréchal Pétain et son avocat ». Ce lot était estimé entre 60 et 80 €. L’avocat représenté était sans doute Jacques Isorni, mais la photo de la figurine ne permettait de confirmer avec certitude cette identification. Le lot suivant présentait « un motard de la garde personnelle du chef de l’Etat (1942) et un jeune des chantiers de jeunesse » (40/50€).

Plus de 400 lots au total étaient dispersés dans cette belle vente, accessible à toutes les bourses (il n’y a pas d’inflation sur le soldat de plomb). C’est d’ailleurs l’un des arguments qui plaident en faveur de ce type de collection, l’autre étant le fait que l’amateur de figurines peut faire tenir sa collection dans quelques vitrines. Certes la collection de timbres ou celle de bagues de cigares tient encore moins de place, mais elle est moins décorative, et amuse moins les tout petits.

Francis Bergeron

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