Brasillach

Les lectures de Madeleine Cruz : Robert Brasillach, toujours !

Vient d’arriver dans ma boite aux lettres le numéro de printemps du bulletin de l’association des amis de Robert Brasillach. Il se présente sous la forme d’une copieuse et passionnante revue de 60 pages, commentant l’actualité de Brasillach au titre des six mois écoulés.

Je crois savoir que ce bulletin doit beaucoup à David Gattegno et à toute la petite équipe d’intellectuels français qui entoure désormais l’avocat suisse Philippe Junod. Honneur à eux, car il est devenu de plus en plus compliqué de défendre l’œuvre et la mémoire de celui qui fut l’un des écrivains les plus doués de sa génération, et qui mourut si jeune !

François Brigneau, qui s’était retrouvé dans la même cellule que Robert Brasillach, en 1945 (je précise au passage que mon cher oncle fut acquitté), me disait qu’à l’époque, l’assassinat légal de Brasillach avait choqué une large partie de l’opinion publique. Nombreux étaient alors ceux qui entendaient défendre sa mémoire, et ceci dans pratiquement tous les horizons politiques et littéraires.

Mais l’inculture ayant largement progressé en 80 ans, cela devient de plus en plus difficile, aujourd’hui. Le pompon a été atteint avec cette déclaration des calamiteux Darmanin, Macron et Borne, qui s’en sont pris, dans une déclaration ministérielle du 1er février 2023, à Robert Brasillach, auquel ils sont allés jusqu’à dénier la qualité de poète. Le président Junod, dans son éditorial de ce dernier cahier des Amis de Robert Brasillach rappelle que la dissolution du sympathique groupe militant appelé Bordeaux nationaliste s’est essentiellement appuyé sur le fait que ces jeunes gens n’hésitaient pas à rendre hommage à Brasillach… ainsi qu’aux morts du 6 février 1934 !

Raison de plus pour honorer la mémoire de Brasillach et faire connaitre son œuvre. Comme le dit très justement Eric Zemmour, le combat est d’abord culturel. A mes yeux, la réhabilitation de Brasillach en tant que poète, historien du cinéma et de la guerre d’Espagne, et écrivain passe avant bien des combats purement politiques.

et Katyn, toujours

Dans ce même numéro du bulletin des amis de Brasillach, on trouve un dossier détaillé sur la bataille d’El Herri, au Maroc, au cours de laquelle le lieutenant Arthémile Brasillach, père de Robert, trouva la mort, en novembre 1914, et des hommages à plusieurs admirateurs de Brasillach récemment disparus : Jack Marchal, Pierre Sidos, Pierre Pinatel et Guy Sajer.

Enfin j’ai trouvé très intéressant le dossier sur Katyn. Brasillach avait découvert le charnier, en juillet 1943. Et cette visite lui fut reprochée. Comme pour l’abbé Perrot, assassiné par un communiste en décembre 1943, la mort de Brasillach n’était pas étrangère à ses révélations sur ce fait, qui relevait alors encore d’un « grand secret ». Il a d’ailleurs fallu un demi-siècle et les mots de Gorbatchev et d’Eltsine pour que la vérité sur ce crime de masse stalinien soit enfin universellement reconnu.

Mais puisque nous sommes dans des temps où un président de la République, un premier ministre et un ministre de l’Intérieur se permettent de contester la qualité de poète à Brasillach, sans doute peut-on s’attendre aussi à ce que ces mêmes personnages finissent par réattribuer à Hitler l’assassinat de Katyn. Déjà cette nouvelle « approche historique » parait bien partie dans la Russie de Poutine, ce qui m’empêche – et je le regrette bien d’ailleurs – de participer à la poutinophilie d’une fraction du camp nationaliste français.

Ce qui est certain c’est que, quand on connait la vérité sur Katyn et la vérité sur Mers-el-Kébir, on comprend beaucoup de choses, notamment des engagements politiques et militaires apparemment étranges aujourd’hui, et la profession de foi de Robert Brasillach à son procès : « J’ai pu me tromper sur des circonstances ou des faits, ou sur des personnes, mais je n’ai rien à regretter de l’intention qui m’a fait agir ». Les morts du 6 février, les morts de la guerre d’Espagne, les morts de Mers-el-Kébir, les morts de l’Holodomor et de Katyn, et la mort de Brasillach, doivent rester à jamais gravés dans notre mémoire.

Madeleine Cruz

Association des amis de Robert Brasillach, Case postale 3763, CH-1211 Genève 3 brasillach@europae.ch

(2 commentaires)

  1. Madame,
    Je souscris à vos propos. Robert , St Loup et Jean Mabire, entre autres, ont été les piliers, moteurs de ma formation politique de social-national. Je vous remercie de votre travail, de vos témoignages, auxquels j’associerai Anne Brassié. J’ai découvert par ces lectures, ce que j’appelle maintenant le fascisme romantique. Dont bien peu peuvent admettre ou comprendre cette expression.
    En revanche, ne baissez pas les bras. Garder la tête haute, sans compromission. La phrase “Comme le dit très justement Eric Zemmour”, n’est pas nécessaire. Vous n’avez pas besoin de prêter allégeance.

    Avec respects

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