burger

Le burger, ce fléau !

Ils n’en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés… Tous les restaurants de chaîne, toutes les ginguettes de casinos, quelque soit le groupe (Viking, Partouche, JOA…), dans toutes les cités et toutes les provinces, proposent de nos jours à leur clientèle des pains briochés garnis de viandes hachées (bœuf, poulets de batterie, plus ou moins hallal, nourris, avec on ne sait quoi), de tomates dénaturées, parce que tranchées à l’avance et de fromages qui n’ont, trop souvent, de fromage que le nom. Et ça marche !

Une directrice d’établissement, dont la clientèle est pourtant âgée, me disait que si on retirait de la carte, le burger soit disant “vosgien”, ce serait la révolution. Un camarade italien, chef de cuisine travaillant dans un autre groupe d’une province voisine, bien qu’identitaire et fasciste (il faut dire qu’il est le neveu d’un ministre du “Ventenio”) se voit contraint de proposer ce sandwich (qui devrait être ardent mais servi souvent froid à l’intérieur), devenu incontournable, même aux “boomers”.

Sociologiquement parlant, les Français de souche ont donc intériorisés (incorporation, des dispositions caractéristiques d’un habitus national ou d’un habitus de classe) tout d’abord le “hot-dog” (Céline les goûtaient à New York, “cette ville debout”), puis le hamburger. En cette période d’inflation, de nouvelles enseignes sont apparues comme “O’ Tacos” qui propose en fait des panini pas chers mais à forte marge, chargés de sauces 100% chimiques grasses et sucrées, remplis d’ersatz fromagers fondants, des “poutines” qui ne doivent rien à Wladimir Wladimirowitsch, des falafels, qui nous sont étrangers comme la Pâque juive (comme disait Henri Béraud) et qui sont aussi fourbes que nos fricadelles de Flandre, d’Hainaut et d’Artois.

L’enseigne “G la dalle” fait florès et des affaires florissantes en diable en fournissant des étrons chauds, si chers au général Cambronne (c’était le nom du bateau du président Le Pen). Ces derniers ne mâchaient pas leurs mots, heureusement pour eux !

“Flunch” qui s’est sauvé de la banqueroute in extrémis transforme ses restaurants en “food courts”. Vous y comprenez quelque chose ?

Tout va mal ! Le nombre de défaillances d’entreprises françaises s’envole de près de 50 % en un an. Ce mouvement touche tous les secteurs notamment les PME dans le BTP et le tourisme tandis que les entreprises de taille intermédiaire et les grands groupes enregistrent un bond de près de 130 %. La restauration n’est pas épargnée, le label “Courtepaille” qui fait des pertes depuis 2017 ne réussissait à survivre que grâce aux procédures de reprise, qui valent un pognon de dingue, quoi qu’il en coûte aux contribuables (Kkoikoubeh ! Comme disent les ados dont je suis). L’ensemble des restaurants sera bientôt vendu à l’encan, seulement deux ans après leur rachat par le propriétaire de la chaîne de restauration française Buffalo Grill.

Bientôt nous déjeunerons de brisures et de farines d’insectes, nous nous en délecterons afin de sauver la planète qui n’en demande pas tant et qui nous survivra, comme de bien entendu, grâce au tri sélectif, poubelle jaune, poubelle verte… Ferdinand Céline écrivait dans un pamphlet que rigoureusement ma mère m’a défendu de nommer ici : “A nous les rutabagas, à nous la graisses des chevaux de bois”.

Franck Nicolle

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