parvis

Brèves de Parvis

Guillaume Cuchet, historien des religions, dans une tribune de La Croix du 22 mai, commente l’enquête « Trajectoires et origines » de l’Insee rendue publique en avril. Extraits significatifs : « l’enquête porte sur les 18-59 ans et pas sur la totalité de la population, c’est-à-dire des personnes nées après 1960, ligne de partage des eaux désormais bien repérée par les historiens ». Le constat ? Le « déclin du catholicisme, qui passe de 43 à 25 %, soit une quasi-division par deux en douze ans.

La “crise des abus sexuels dans l’Eglise” a amplifié la tendance mais ne l’a pas créée. Ce n’est plus de déclin qu’il faut parler mais d’effondrement, et nul ne peut dire à quel niveau se fera la stabilisation ». Il évoque ensuite « le taux de reproduction spirituelle des groupes, c’est-à-dire leur capacité à transmettre leurs convictions à la génération suivante » : celui des catholiques est « le moins bon (67 %) ». Il rappelle qu’« en 1872, dans le dernier recensement public à avoir comporté officiellement une rubrique religieuse, plus de 97 % des Français avaient répondu qu’ils étaient catholiques romains et on en était encore pratiquement là au début des années 1960. Dans TEO 2, ils ne sont plus que 25 % à le dire, et la réduction n’est pas terminée ». Sa conclusion ? « Dans ces conditions, il n’est pas sûr que le catholicisme reste encore longtemps la première religion du pays. À terme, il pourrait passer au deuxième, voire au troisième rang des religions en France. Un déclassement annoncé qui, étrangement, suscite peu de commentaires dans l’Église, comme si les évêques, sonnés par la crise des abus sexuels, ne savaient plus qu’assister, muets et impuissants, à l’effondrement. » Cette date charnière des années 60, à quoi peut-elle bien se rapporter ? N’y a-t-il pas eu alors un concile qui promettait un renouveau dans l’Eglise ? Quant à notre époque, la réaction la plus urgente semble bien être de contrer le plus possible l’influence des « catholiques traditionalistes » !

Anne Le Pape

Un commentaire

  1. J’ai lu avec consternation l’article d’Anne Le Pape sur le déclin du catholicisme, dont les pratiquants ne seraient plus que 25% des 20-59 ans de ce pays alors qu’ils étaient encore 43% il y a douze ans. Une chute vertigineuse résultant évidemment de l’aggiornamento imposé depuis le concile Vatican 2, alors que Guillaume Huchet, historien des religions cité dans cet article, souligne l’emprise croissante de l’islam (prévisible résultat de « l’immigration-invasion » dénoncée, mais trop tard, par Giscard) et le succès des protestants évangélistes. Mais aussi, selon « La Croix », « le caractère de plus en plus identitaire et fervent du judaïsme » qui serait même « à bien des égards, la religion la plus “identitaire” de France » si bien que « les best-sellers spirituels de la rabbin libérale Delphine Horvilleur ne doivent pas donner le change de ce point de vue sur les tendances dominantes du groupe ».
    Y aurait-il toutefois une esquisse de réaction aussi bien religieuse qu’également identitaire ? Le « National Catholic Register » a signalé le 24 mai qu’en France, « le traditionnel pèlerinage de Chartres est victime de son succès » puisque, « pour la première fois depuis quarante ans, les organisateurs submergés de demandes ont dû dès le 19 mai [soit une décade avant l’événement] refuser les nouvelles inscriptions » à ce Pèlerinage de Chrétienté.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *