Open Society

L’ombre de l’Open Society plane sur le Liban

Un article de Natacha Torbey publié mi-mai sur la plateforme médiatique francophone Ici Beyrouth lève le voile sur l’influence acquise depuis 2019 par la fondation de Georges Soros au Liban, en particulier sur la société civile à travers le réseau associatif qui s’est développé à grande vitesse pour pallier l’absence des Institutions de l’Etat et de ses services.

Le milliardaire américano-hongrois -déjà introduit au cœur du système libanais depuis les années 2000 via des personnalités telles que Ghassan Salameh (le papa de Lea-Hala Salameh) ancien ministre libanais de la culture qui apparait au conseil d’administration d’un nombre impressionnant d’Instituts et de Fondations internationales comme le Fond Arabe pour l’Art et la Culture, le International Crisis Group, le International Peace Institute , le groupe Open Society Foundations, le Centre pour le dialogue humanitaire, la Bibliotheca Alexandrina etc. – disposant ainsi d’un maillage social constitué par son réseau d’ONG qui agissent dans quasiment tous les domaines de la société, a su anticiper les courants de contestations à venir, y plaçant judicieusement un certain nombre d’intellectuels d’universitaires et d’experts capable de les orienter dans une direction favorable à ses intérêts. Les ONG acquises à son agenda ont pu capter les éléments du discours contestataire et se poser en porte-voix des revendications populaires. Toujours selon Natacha Torbey, lors du soulèvement général du 17 octobre 2019, Georges Soros a considérablement augmenté le financement d’ONG sur le territoire libanais. Selon une de ses sources, la somme de 3.618.000 dollars y aurait été déversée en quelques semaines par l’Open Society. En 2020, le financement de la fondation de Soros atteint les 4.3 millions de dollars pour redescendre à 2.6 millions de dollars en 2021. Ces sommes seraient dispatchées entre les médias (9%), 5% à tout ce qui relève de la justice, 7% aux associations de défense des droits de l’Homme, la culture et l’art (7%), l’enseignement supérieur (5%), l’économie (17%), l’égalité et la lutte contre toute forme de discrimination (17%), la santé (10%), l’enfance et le droit à l’éducation (8%).

Legal Agenda, le Fonds arabe pour les arts et la culture (AFAC), l’Association libanaise pour des élections démocratiques (LADE) et Kulluna Irada (qui nient tout financement occulte), le média Daraj, l’Université américaine de Beyrouth (AUB), l’association Helem (rêve) pour le droit des homosexuels au Liban, les associations CARE (Cooperative for Assistance and Relief Everywhere) et Basmeh & Zeitooneh pour les droits des réfugiés -notamment syriens- dans le pays du Cèdre, (qui revendique une autre gouvernance depuis le mouvement populaire du 17 octobre 2019), les médias The Public Source et Megaphone… La liste des agents de Soros est longue et son influence commence à se faire sentir au sein de l’opposition avec l’élection aux dernières législatives de 13 « indépendants » et le dérapage vers le centre gauche de certains partis traditionnellement de droite conservatrice, notamment pour les questions sociétales. Toutefois, tandis qu’une certaine jeunesse citadine, souvent chrétienne mais aussi musulmane (surtout chez les sunnites), se laisse séduire par le chant des sirènes du progressisme, on constate un retour en force de valeurs telles que l’identité, la spiritualité, la famille et le patriotisme chez de nombreux jeunes chrétiens. L’appétit de Soros pourrait bien s’y briser.

Sophie Akl-Chedid

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