Les quatre enfançons, âgés de 22 à 36 mois, grièvement blessés jeudi à Annecy par le forcené syrien Abdalmasih H., ainsi que deux adultes, et toujours en « urgence absolue », survivront-ils à cette terrible épreuve sans dommages irréversibles, sur le plan physique comme sur le plan psychologique ? C’est le vœu ardent que nous formulons ici après ce nouveau drame de ce qu’il faut bien appeler l’immigration sauvage, dont les cibles privilégiées semblent être désormais des enfants : qu’on se souvienne de la petite Lola Daviet, 12 ans, torturée, violée et assassinée le 14 octobre 2022 par la clandestine algérienne Dahbia Benkired, visée par une Obligation de quitter le territoire jamais observée.
Un drame de la déculturation
« 500 000 étrangers sont accueillis sur notre sol chaque année », affirmait le 31 mai Olivier Marleix, patron du groupe parlementaire LR. Parmi eux, donc, le surineur d’Annecy, furieux de s’être vu refuser un titre de séjour et pour cause, puisque Stockholm lui avait déjà accordé le statut de réfugié politique. Mais non la nationalité suédoise, en revanche octroyée à son épouse, également syrienne. Ce double échec a-t-il fait perdre la raison à ce zonard que ceux qui l’avaient côtoyé décrivent comme « paisible mais étrange » ? C’était d’ailleurs également le cas de la tortionnaire Benkirad avant qu’elle ne passât à l’acte.
Abdalmasih H. serait également chrétien. J’aime la Syrie, les Syriens m’ont paru très sympathiques, j’ai été émue par la ferveur mariale des habitants de l’enclave de Maaloula et c’est pour cela que je soutiens SOS-Chrétiens d’Orient. Car tous les efforts de cette courageuse association tendent à maintenir les chrétiens d’Orient sur place, et non à les faire venir. L’exil, le déracinement et la déculturation sont en effet autant de dangers pour l’homme que « la faiblesse de sa volonté pousse vers le mal », comme l’avait constaté Joseph de Maistre qui, partant, insistait sur « cette divine et terrible prérogative des souverains : la punition des coupables » (1). Las ! Nos souverains ont depuis longtemps abdiqué cette écrasante prérogative. Le ministre de l’Intérieur, puis la Première ministresse, puis le président accompagné de son épouse ont bien pu se rendre à Annecy pour exprimer leur sympathie aux familles des victimes et partager leur angoisse, tout indique qu’à la fin des fins, le Syrien comme l’Algérienne meurtrière de Lola échapperont à la justice séculière, étant reconnus comme frappés d’aliénation mentale au moment de leur forfait et qu’ils recouvreont la liberté, y compris de faire le mal, à l’issue de leur internement psychiatrique.
La « récupération », pire que le crime
Il fallait cependant trouver un coupable au bain de sang d’Annecy — que France Inter a mis en parallèle avec celui de Toulouse où trois élèves de l’école juive Otzar Hatorah avaient été abattus le 19 mars 2012, sans préciser d’ailleurs (il est des mensonges par omission plus agraves que le mensonge lui-même) que l’assassin était en l’occurrence un autre allogène, le voyou et dealer algérien Mohamed Merah (2).
Ce coupable a été immédiatement désigné : le Rassemblement national dont l’ancienne présidente avait déclaré : « C’est la barbarie ultime dans notre civilisation. S’attaquer à des bébés, les poignarder dans leur poussette. C’est inimaginable pour l’ensemble de la population française. Un certain nombre de questions se posent maintenant… Il est évident qu’il y a eu des défaillances. Cet individu aurait dû […] faire l’objet d’une procédure accélérée, en 15 jours, [on aurait dû] constater qu’il avait déjà le droit d’asile dans un autre pays de l’Union européenne et le renvoyer dans ce pays. Ça n’a pas été le cas. Les Français attendent de nous des réponses. Ils sont 80 % à réclamer que l’on prenne des décisions fermes en matière d’immigration, ça fait des années que ça dure et la réalité, c’est qu’aucune décision n’est prise », a-t-elle déploré.
Que n’avait-elle dit là ! immédiatement, les ministres ont monopolisé micros et plateaux pour flétrir « l’indécence » de Marine Le Pen, sa hâte écœurante à « récupérer ce drame touchant toute la nation à des fins bassement politiciennes ».
Mais c’est justement parce que toute la nation est touchée, sentimentalement mais aussi géographiquement puisque plus un coin de notre territoire n’échappe à la furia, ou à la folie, de ceux qu’on nous présentait comme des « chances pour la France , qu’il faut, quoi qu’en disent la Commission européenne et sa Cour des droits de l’homme, agir au plus tôt en fermant nos frontières et en sévissant avec la plus extrême rigueur contre ceux qui, s’étant illégalement introduits chez nous, y commettent l’indicible.
Marine Le Pen et les députés de son groupe n’ont fait qu’exprimer la vox populi. Ce n’est pas en inversant la responsabilité du crime, comme les avocats les plus habiles pratiquent l’inversion de la preuve, qu’on la fera taire.
Camille Galic
- Joseph de Maistre par Marc Froidefont, éd. de la Nouvelle Librairie, 74 pages, 9 €.
- Dans un premier temps, et bien qu’il fût dissimulé sous un casque de moto intégral, le tueur (déjà meurtrier de plusieurs militaires) avait été abondamment décrit dans les médias comme « un blond aux yeux bleus ». D’où, après l’identification de Merah, ce cri du cœur sur Twitter de Nicolas Chapuis, journaliste à Libération : « Putain, je suis dépité que ce soit pas un nazi ! »