Djokovic

Nouveau sacre pour le knez Djokovic

C’est dans un français presque parfait que Novak Djokovic s’est félicité au soir du 11 juin de sa victoire en finale des Internationaux de Roland Garros, la 23ème de sa carrière en grand chelem, ce qui lui permet donc de devenir le tennisman le plus titré, surpassant ses grands modèles Roger Federer et Rafaël Nadal.

De même a-t-il, toujours en français, remercié les organisateurs du tournoi et les spectateurs. Ceux-ci, pourtant, ne lui avaient pas fait de cadeaux quand, après sa précédente victoire le 29 mai au premier tour de « Roland », il avait inscrit en cyrillique sur son compte Twitter : « Le Kossovo est le cœur de la Serbie. Stop à la violence ». En l’occurrence celle des autorités albanaises qui avaient nommé des maires albano-kossovars pour administrer les enclaves serbes du territoire, et prétendaient les imposer manu militari, violant ainsi tous les engagements pris et mettant dans l’embarras les parrains français, américains et allemand de cet État fantoche.

« Immixtion intolérable de la politique dans le sport », avaient alors clamé la médiocratie dont les membres les plus excités exigeait l’éviction du champion serbe pourtant concerné au premier chef puisque, pendant l’agression otanesque de 1999, dite « Force alliée », lui et sa famille avaient dû fuir la ville de Kopaonik rasée par l’aviation américaine, qui n’épargna pas davantage Belgrade ravagée par les bombes américaines qui ensevelirent une centaine de journalistes lors de l’attaque de l’immeuble de la télévision serbe et causèrent d’énormes dommages à la cathédrale orthodoxe toute proche.

En revanche, la même médiocratie n’avait vu aucun inconvénient aux huées du public français accueillant les joueuses russes ou biélorusses évidemment accusées d’inféodation à Vladimir Poutine, et que les joueuses ukrainiennes refusaient de saluer. Là, ce n’était pas de la politique mais un patriotisme du meilleur aloi.

Après sa victoire du 11 juin, « Djoko » a récupéré sa place de numéro un mondial au classement ATP, titre dont l’avait privé son refus de se faire vacciner contre le covid, ce qui l’empêcha de participer aux Internationaux d’Australie (où il fut même brièvement interné avant d’être expulsé de la Grande Ile !) et à l’US Open. Belle revanche pour lui mais aussi pour son peuple qu’il aide avec la plus grande générosité, finançant de ses deniers la restauration des églises et des monastères en péril, au Kossovo notamment où tant d’édifices religieux, tel le sublime monastère de Detchani (édifié au XIIIème siècle par des franciscains auquel avait fait appel le roi Douchane), furent maintes fois vandalisés et même incendiés par les fanatiques albanais en dépit de la présence de la KFOR, force d’intervention aux moyens hélas limités. Qu’on ne s’étonne donc pas s’il est knez (roi) en son pays.

La Rédaction

Illustration, « capture d’écran du compte Twitter de Djokovic »

Un commentaire

  1. Arrière-petit-neveu de l’ethnologue et géographe Jovan Cvijić (1865-1927), ancien président de l’Académie royale de Serbie, docteur honoris causa de l’université Charles de Prague et de la Sorbonne (où il enseigna et a peut-être encore son buste) et auteur en français de plusieurs ouvrages dont “La Péninsule balkanique, géographie humaine” publié en 1918 par la Librairie Armand Colin, je vous remercie pour le bel article consacré à Novak Djoković. Il n’est pas seulement un grand sportif, mais aussi un patriote profondément enraciné : époux d’une Belgradoise, c’est également un orthodoxe très pieux, un homme très généreux, dépensant sans compter pour aider ses compatriotes les plus démunis. En 2017, il avait ouvert des restaurants gratuits pour les sans-abris et, en 2000, avait fait un don d’un million d’euros à la Serbie pour l’aider à lutter contre le Covid et fournir des équipements médicaux aux hôpitaux.
    Pendant que j’y suis, permettez-moi de remercier aussi l’association française Solidarité Kossovo (www.solidarite.kosovo.org) très active dans notre « foyer national » bradé par Tito qui, en l’érigeant en province autonome et en favorisant l’immigration albanaise, avait scellé son sort tragique. Cette association fournit aux fermiers serbes du matériel agricole, finance la construction de serres, l’achat de bétail et de groupes électrogènes, elle équipe les écoles et offre des vacances sur l’Adriatique aux enfants nécessiteux dont la plupart n’avaient jamais vu la mer.
    Živeo Nouveau Présent, qui me relie à la France où j’ai passé de belles années !

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