« La meute journalistique multiplie les contre-enquêtes quand les forces de l’ordre sont en cause. Du moins quand lesdites forces molestent des victimes appartenant au camp du bien, mediatico sensu, car on ne peut pas dire que les Gilets jaunes aient bénéficié du même intérêt. Quel quotidien national, quelle antenne ont par exemple évoqué le martyre de l’étudiante Fiorina Lignier, éborgnée et défigurée le 18 décembre 2018 sur les Champs-Élysées par une balle de LBD ? Une dizaine de très douloureuses opérations furent nécessaires pour rendre figure humaine à la jeune fille, mais son œil est définitivement perdu », écrivions-nous le 5 juillet (1).
Remarques plus pertinentes que jamais puisque, vendredi soir et compatissantes interviews de la victime à l’appui, TOUTES les chaînés de télévision française ouvraient leur journal sur l’ordalie subie par le jeune Maghrébin Hedi, molesté dans la nuit du 1er au 2 juillet à Marseille, au plus fort des « émeutes de l’Aïd », par un équipage de la BAC à l’encontre duquel une information judiciaire devait être ouverte dès le 5 juillet pour « violences en réunion par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné une ITT supérieure à 8 jours ». Quatre fonctionnaires ont depuis été placés sous contrôle judiciaire, le cinquième étant placé en garde à vue.
D’où la fureur de ses collègues, d’autant qu’ils venaient d’apprendre que Mohamed El Azizi, assassin de la gendarme Mélanie Lemée qu’il avait écrasée après un refus d’obtempérer le 4 juillet 2020 près d’Agen, venait d’être libéré de prison en raison d’erreurs et de retards de procédure si bien que son maintien en détention préventive devenait illégal. Encode une belle réussite de l’administration sur laquelle règne le garde des Sceaux Dupont-Moretti ! Lequel n’en conserve pas moins son poste dans le nouveau gouvernement.
Ajoutons pour être complet que, le soir même où nous étions sommés de sangloter sur le triste sort d’Hedi, un jeune habitant du très exotique quartier niçois de l’Ariane, pris en chasse après avoir volé une grosse berline, percutait volontairement la modeste Peugeot 208 de la BAC et blessait grièvement un policier.
La Rédaction
» molesté « …
Les mots ont ils un sens pour vous ?
Pour info : il manque désormais à cette victime la partie gauche de son visage réduite en bouillie d’os et de chairs.
De droite ou de gauche, les victimes de violences policières sont des victimes.