JDD

JDD: malgré l’accord, le « combat » continue

Après presque deux mois de grève consécutive à la nomination à la tête de sa rédaction de Geoffroy Lejeune, ex-directeur de Valeurs actuelle et catalogué « d’extrême droite », et suite à un accord entre le Société des Journalistes (SDJ) de cet organe et Arnaud Lagardère, qui s’apprête à le vendre à Vincent Bolloré, Le Journal du dimanche du dimanche devrait reparaître dans les kiosques le 13 août.

Mais dans quelles conditions ? « Aujourd’hui, Geoffroy Lejeune prend ses fonctions », mais « c’est dans une rédaction vide qu’il entrera », a averti ou plutôt menacé la SDJ le 1er août. Des dizaines de journalistes refusent de travailler avec lui et devraient quitter le JDDDans les prochaines heures, nous serons confrontés à un dilemme douloureux : partir ou rester. Partir, c’est dire adieu à un titre qui, pour beaucoup d’entre nous, était devenu une deuxième famille. Rester, c’est reprendre le travail dans une rédaction dénaturée. Dans tous les cas, ce sera un choix de combat. »

Traduction : les rédacteurs qui n’auront pas accepté les (très juteuses) indemnités de départ proposées feront tout pour saboter le travail de leur nouveau patron et provoquer sa chute. Il lui faudra des nerfs d’acier pour tenir bon.

Selon un récent sondage, 87,5% des journalistes français ont le cœur et le bulletin de gauche à gauche, un peu moins qu’en l’an 2000 toutefois (90%). Le 30 juillet, alors que la crise continuait au JDD, l’édition helvétique de 20 minutes, bien plus libre apparemment que sa version hexagonale, citait les conclusions d’une grande étude menée à l’échelle européenne par le Mercator Forum de Dresde, qui risquaient de « faire grincer pas mal de dents du côté de la gauche politique » car « l’enquête tord le cou au cliché qui affirme que la population urbaine, de gauche, serait plus ouverte d’esprit que la population campagnarde, de droite, qui n’accepte pas d’autres opinions politiques ». Or dans la réalité,  « plus une personne est éduquée, riche, urbaine et de gauche, moins elle accepte les personnes qui ont une autre vision du monde. À l’inverse, les personnes qui ont une attitude conservatrice, qui vivent à la campagne et qui ont moins d’argent et d’éducation, sont plus ouvertes envers ceux qui pensent différemment. »

A méditer par les journalistes qui, convaincus d’appartenir au camp du Bien et d’être les seuls détenteurs des valeurs de la République, restent au JDD pour y entrer en résistance sous prétexte de défendre un pluralisme de l’information que, pour leur part, ils ont toujours superbement ignoré.

La Rédaction

Un commentaire

  1. Suivie par le falot Olivier Faure, premier secrétaire du PS, la direction des Verts annonce solennellement qu’en représailles à la nomination de Geoffroy à la tête du JDD, elle ne répondrait pas aux demandes d’interviews dans ce journal, et elle invite les autres « forces de gauche » à suivre son exemple.
    J’ai peine à croire que les lecteurs attendent la langue pendante la bonne parole de M. Jadot ou de M. Bayou. A la rigueur de Sandrine Rousseau, mais pour s’offrir une franche rigolade.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *