Obscur club politique présidé par l’eurodéputé Yannick Jadot, candidat malheureux (seulement 4,7% des suffrages) de EELV à l’Elysée en 2022, et dont fait partie l’ancien ministre de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement Dominique Voynet, elle aussi candidate malheureuse des Verts (3,3% puis 1,6 % des suffrages) à la course présidentielle en 1995 et en 2007, Maison commune désespérait d’accéder à une certaine notoriété. Pour ce faire, le club a pondu une tribune intitulée « Loi immigration : la parole est aux migrants ». Une attaque en règle contre le gouvernement qui, « selon un rituel immuable, va donc déposer un énième projet de loi sur l’immigration pour détourner l’attention de la crise sociale et démocratique » et surtout, tenez-vous bien, de « permettre à la droite et à l’extrême droite de mettre en scène leur convergence croissante ».
Que le dépôt de ce projet, en principe soumis au Sénat le 6 novembre avant son examen début janvier au Palais-Bourbon, soit avant tout une opération de diversion et un attrape-nigaud relève de l’évidence. Il est de surcroît mal ficelé et surtout inutile : en ce domaine comme en bien d’autres, il suffirait d’appliquer dans toute sa rigueur la législation déjà existante pour améliorer la situation.
Mais outre que la prétention des Verts de donner d’abord « la parole aux migrants » est une injure au peuple souverain contraint de subir la submersion et donc à sa représentation nationale, leur argumentaire est spécieux puisqu’il postule que « pendant ce temps, les entreprises continueront à avoir des difficultés de recrutement, les migrant·e·s, étudiant·es et salarié·e·s continueront à se heurter à une administration arbitraire et tatillonne, les problèmes de logement et d’intégration ne seront pas résolus » alors que « contrairement aux fake news répandues par la droite et l’extrême droite [bis], la migration est majoritairement composée de personnes jeunes, désireuses de travailler ». Mais où, et dans quoi ?
Si à peu près n’importe qui peut faire la plonge ou border des lits d’hôtel, il en va tout autrement dans d’autres secteurs d’activité « en tension ». Il ne suffit pas en effet de désirer travailler pour obtenir un emploi dans un pays donné quand on n’en parle pas la langue (l’alphabétisation peut y suppléer mais 48% des collèges et lycées manquent déjà d’enseignants depuis la rentrée, comme ne cessent de s’en plaindre les syndicats) et qu’on n’en possède pas les codes sociaux et professionnels.
La chancelière Merkel a bien pu s’émerveiller en 2015 de la chance pour l’Allemagne constitué par le flux d’Irakiens et de Syriens, un directeur de Mercedes n’en avouait pas moins quelques mois plus tard qu’il faudrait « au moins cinq ans » pour transformer les Moyen-Orientaux en ouvriers compétents, capables d’observer la stricte discipline des équipes et les normes d’usines tenant de plus en plus du laboratoire. La même remarque s’appliquant aux Afghans et aux Africains qui constituent désormais le gros des contingents de candidats à l’asile en France.
En attendant, comme en rêve Maison commune, qu’« apportant plus de cotisation qu’elle ne coûte de prestation, cette migration contribue à financer et à pérenniser notre système de protection sociale », beaucoup d’eau aura donc coulé sous les ponts de la Seine ou du Rhône. Et, pour subsister dans ce qu’ils croyaient être l’Eldorado, ou tombés dans les griffes des barons de la drogue et d’autres juteux trafics (vols d’animaux de compagnie, vente de contrefaçons, etc.), combien des nouveaux venus auront sombré dans la délinquance ?
La Rédaction
Tout à fait d’accord. Par la force des choses, les migrants peuvent être de remarquables bricoleurs capables de faire rouler par exemple des engins parfaitement obsolètes mais, ancien de l’industrie et du BTP, je sais d’expérience combien il est difficile de les employer dans ces secteurs recourant désormais à une certaine technologie. Manquant en outre de discipline et d’esprit d’équipe, ils s’exposent ainsi plus souvent à des accidents du travail, ruineux pour les entreprises… et la Sécu !