Bédésup

Brèves Bédésup

Casterman est encore dans la repentance !

Autrefois c’était Tintin au pays des soviets qui était tabou. L’anticommunisme étant assimilé au nazisme, cet album est resté interdit de réédition – de fait – pendant des dizaines d’années. Aujourd’hui la fatwa concerne Tintin au Congo. Casterman, l’éditeur historique d’Hergé, a entrepris de rééditer les albums dans leur forme d’origine, celle des années 1930, pour ce Tintin au Congo. La réédition est cette fois précédée d’un avertissement. Casterman n’en est pas encore à en interdire la publication aux moins de dix-huit ans, mais on en est presque là.

Notre excellent confrère Boulevard Voltaire, sous la plume de Samuel Martin, commente avec ironie les ravages du wokisme dans la BD. Mais le plus drôle (si l’on peut dire), c’est que l’avertissement lui-même est voué aux gémonies par des wokistes plus radicaux encore, qui lui reprochent de ne pas reprocher à Hergé d’avoir « fait le choix politique d’ignorer les sources qui décrivent la violence de la colonisation ».

Le censeur qui profère cette accusation est un dénommé Pascal Blanchard. Un nom qui est en fait lui-même à relents colonialistes, non ?

Astérix et les héritiers

La semaine dernière, la gouache originale de la couverture d’Astérix et Cléopâtre, l’un des meilleurs albums de la série, a été proposée à la vente par l’étude des commissaires-priseurs Millon. Estimée autour du demi-million d’euros, cette couverture n’a pas dépassé les 380 000 euros, au-dessous du prix de réserve. Elle n’a donc pas été vendue, alors qu’en 2017, des dessins de couvertures d’autres albums d’Astérix, appartenant à la collection de Pierre Tchernia, l’homme de télévision, avaient trouvé preneurs à plus d’un million d’euros chacun.

Il faut dire que la famille d’Uderzo, le dessinateur, avait tenté d’empêcher la vente du 10 décembre, laissant entendre que cette couverture (dessinée en 1963) aurait été volée à Uderzo il y a soixante ans. Affirmation non prouvée, basée essentiellement sur le fait que le dessin n’était pas signé. La plainte avait été classée sans suite, mais l’objet convoité était dés lors entaché d’une suspicion quant à sa provenance, avec des accusations de recel à la clé. Ce qui a rebuté les acheteurs.

Du coup c’est toute l’œuvre d’Uderzo qui se trouve déclassée financièrement. Un dégât collatéral auquel les ayant-droit n’avaient pas pensé.

Agathon

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