Cela ne vous étonnera pas : la langue la plus usitée dans l’Hexagone, hormis le français, est l’arabe, avec 4 millions de locuteurs réguliers, loin devant l’occitan (plus d’un million de locuteurs), l’alsacien ( 800 000) et le picard (700 000). Logique puisque le politologue Jérôme Fourquet, lauréat en 2019 du Prix du livre politique pour sa passionnante étude parue au Seuil, L’Archipel français, une nation multiple et divisée, « réalité irrévocable qu’il importe de prendre en considération », avertissait déjà que 18,8% des nouveau-nés de 2016 avaient été dotés d’un prénom arabo-musulman, « soit près d’une naissance sur cinq ». Un seuil largement dépassé en 2023, selon le même auteur interrogé tout récemment.
La farce des expulsions
Or, c’est le moment que choisit l’Etat-Macron pour aggraver encore cette réalié irrévocable en s’acharnant à faire adopter une énième loi — la vingtième depuis 1980, toutes les précédentes s’était révélées inopérantes — prétendument destinée à réguler l’immigration. La promesse de faciliter et donc de multiplier les procédures d’expulsion faisant passer les régularisations paraît-il nécessaires pour soulager les « métiers en tension », dans les services hospitaliers, l’hôtellerie-restauration ou le bâtiment. Argumentation fallacieuse puisque si notre gouvernement est souverain en matière de régularisations, d’ailleurs prélude au regroupement familial et aux inévitables naturalisations, les expulsions ne dépendent nullement de nous mais des pays d’origine. Ces derniers généralement peu soucieux de récupérer des indésirables et donc de délivrer les indispensables autorisations consulaires.
Depuis l’indépendance accordée à nos colonies par et sous Charles de Gaulle et l’arrivée au pouvoir des nouveaux Etats de potentats fort peu démocrates et plus pressés d’amasser des fortunes colossales que de veiller au bien-être de leurs peuples, dont le rêve est souvent de rallier au plus vite l’ancienne métropole, « soulager les métiers en tension » et donc faire marcher l’économie au profit de tous les Français est le prétexte utilisé pour faire accepter une immigration qui a explosé au cours des six dernières décennies.
Près de la moitié des immigrés algériens chômeurs ou inactifs
Pour quel résultat ? Ce n’est pas nous qui le disons, mais le site barbaresque Algérie 360° qui écrivait le 27 décembre 2021 : « Vaincus par la misère et les problèmes socio-économique du pays, entre autres, le chômage, certains Algériens décident de tenter l’immigration à la quête d’une vie meilleure sous d’autres cieux… La quasi-majorité des Algériens vit en France. Ils sont en effet, plus de 2 millions d’immigrés algériens (en fait, 6 millions selon le président Abdelmajid Tebboune) à vivre sur le sol français sans compter les migrants clandestinement entrés dont le nombre ne cesse annuellement de croitre, à la fois par la vigueur de leur natalité ainsi que par l’invasion migratoire. »Or, constate le sitese référant à unrapport de l’INSEE publié en 2017 et considérablement dépassé depuis, « 41,6% des Algériens de plus de 15 ans vivant en France étaient sans emploi (17,9% en chômage contre 23,7 inactifs, soit trois fois plus que les Français 14,2%). Quant aux femmes, celles-ci sont dans une plus grande proportion que les hommes au chômage plus de 32,8 % contre 24,5 %. »
Algérie 360° signale également que « 40 % des immigrés algériens de 15 à 64 ans disposent au maximum du brevet des collèges ou du certificat d’études primaires ». Or, les « métiers en tension » n’exigent aucune érudition particulière. Pour faire baisser la tension, ne serait-il donc pas temps de mettre au boulot cette masse de chômeurs ou d’inactifs sous peine de perdre les diverses allocations et prestations médicales et sociales dont ils bénéficient, les Algériens n’étant bien sûr pas les seuls immigrés concernés par cette mesure de simple salubrité publique ? Quant aux réfractaires à ce STO, ils seront évidemment libres de regagner leurs pénates.
Interrogé le 17 novembre sur LCI, Jordan Bardella déclarait à propos de la loi sur l’immigration dont l’adoption est vitale pour Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin : « Rejeter ce texte, c’est protéger les Français »… et leur descendance. A l’évidence, le Rassemblement national a mesuré l’ampleur de l’enjeu. Foin des querelles d’appareil, la droite, dont les hiérarques se sont rendus dimanche soir à Matignon pour négocier avec la Première ministresse, comprendra-t-elle enfin elle aussi que la survie de notre peuple est en question et que le vote de la loi Darmanin serait un nouveau clou planté dans son cercueil ?
Camille Galic