Yann Piat

Il y a trente ans : l’assassinat de Yann Piat, députée FN

Il y a des assassinats qu’on aimerait ne pas avoir à commémorer. L’assassinat de Yann Piat en fait partie. Le journaliste Jean-Pierre Bonicco (un ancien de Var Matin) rappelle dans Valeurs actuelles de cette semaine le sinistre événement.

Nous sommes le 25 février 1994. Yann Piat, qui avait été élue puis réélue députée du Var, tombe sous les balles d’un tueur. Elle était la seule élue du FN. Aujourd’hui encore on s’interroge, non pas sur l’identité des deux assassins (les mafieux Gérard Finale et Lucien Ferri), mais sur celle des vrais commanditaires.

Yann Piat a 44 ans, elle n’a pas connu son père, officier parachutiste tué à Dien-Bien-Phu. Elle n’a guère connu sa mère, condamnée pour son appartenance à l’OAS. Autour de sa tombe, le jour de son enterrement, rappelle Bonicco, il y avait Villiers, Léotard, Longuet, Millon. Jean-Marie Le Pen s’est recueilli lui aussi sur sa tombe, au cimetière de Bornes-les-Mimosas.

Yann Piat fut victime de son engagement dans la lutte contre la mafia locale, une mafia proche de certains indépendantistes corses. À l’Assemblée nationale, elle participait à la commission d’enquête sur les infiltrations de la mafia en France, et la collusion entre la mafia et des politiciens.

A sa mort, à l’instigation du Canard enchaîné, les journalistes Rougeot et Verne inventent une piste de tueurs d’extrême droite, qui auraient été dirigés par Léotard et Gaudin. Finalement Le Canard enchaîné, après avoir été sévèrement condamné pour ses inventions, dut se séparer discrètement de ces diffamateurs d’extrême gauche. A cette époque, Le Canard jouissait encore d’une réputation (totalement usurpée) de journal satirique « bien informé ». L’affaire Jean Clémentin (journaliste au Canard et espion du KGB) n’avait pas encore éclaté…

Yann Piat est « la première et seule femme députée assassinée en France » rappelle Jean-Pierre Bonicco. Mais force est de constater que cet assassinat n’a pas eu des retombées comparables à celles, par exemple, du suicide du socialiste Roger Salengro en 1936, dont des centaines de rues et de bâtiments publics portent aujourd’hui encore le nom. Pour le sinistre trentième anniversaire de la disparition de Yann Piat, pour commémorer cet épouvantable crime, les hommages ont été plutôt rares…

Agathon

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