Si l’Israélien Netanyahou a qualifié le 5 octobre de « honteuse » la position de Macron estimant que « si on appelle à un cessez-le-feu, la cohérence c’est de ne pas fournir les armes de la guerre » (1), notre président a subi le même jour un autre affront. Cette fois infligé par son homologue algérien, qui a sèchement refusé la troisième invitation officielle pour un voyage officiel que, perseverare diabolicum, l’Élyséen lui avait envoyée.
Qui ment ?
Réélu en mai dernier, et en toute légalité bien sûr, avec 94,65% des voix, Abdelmadjid Tebboune a en effet repoussé cette invitation comme « insultante » de la part d’un pays qui avait « choisi l’Algérie pour le grand remplacement, le vrai grand remplacement », consistant à « chasser la population locale pour ramener une population européenne avec des massacres, avec une armée génocidaire ». « Je n’accepte pas les mensonges sur l’Algérie, a-t-il ajouté. Nous étions une population d’environ quatre millions, et 132 ans plus tard nous étions à peine neuf millions. Il y a eu un génocide. On demande la vérité historique. »
Si cette déclaration a été abondamment citée, et tacitement approuvée, par nos médias, elle n’a pas été commentée alors que s’il y a mensonge, celui de Sebboune est patent.
En 1856, lors du premier recensement effectué en Algérie, sont dénombrés 2,56 millions de musulmans et 183 000 non-musulmans, juifs compris. En 1954, juste avant les « évènements », sont recensés 984 000 non-musulmans (catégorie incluant les 183 000 Arabes ou Kabyles qui avaient renoncé au statut de droit coranique), mais le nombre le nombre de musulmans a presque quadruplé (8,68 millions). En 1966, quatre ans après l’indépendance, et donc malgré les pertes dues à huit années de guerre, l’exode massif des Européens et le massacre ou la fuite des harkis, la population algérienne désormais musulmane dans sa quasi-totalité est estimée à 12 millions d’habitants.
Peut-on dès lors, sans se moquer du monde, parler de génocide puisque de 1901 à 2023, la population française n’est passée que de 40 à 65 millions d’âmes, immigrés compris ? Particulièrement algériens qui, selon le même président Tebboune (déclaration de juillet 2020 à France 24) peu regardant sur ses propres contradictions, seraient « près de six millions » dans l’Hexagone, où ils feraient tourner la machine. Notamment celle des narcotrafics où la DZMafia (DZ se référant au nom arabe de leur pays d’origine, El Djazaïr), qui a mis Marseille en coupe réglée, vient de s’y distinguer en chargeant un gamin de 14 ans de liquider un caïd rival au 357 Magnum.
S’il y a une telle disparité — favorable à l’Algérie— entre les évolutions démographiques de ce pays et de l’ancienne métropole, c’est à la colonisation qu’on le doit, qui institua un service de santé efficace dans le « bled » quasiment dès la conquête, endigua les maladies endémiques, multiplia les structures hospitalières plus modernes et donc parfois plus performantes que de l’autre côté de la Méditerranée et forma de nombreux médecins indigènes. Réalités que le psychiatre antillais Frantz Fanon, pourtant partisan frénétique du FLN mais qui avait exercé à l’hôpital de Blida, devait reconnaître.
Drôle d’entreprise génocidaire, on en conviendra, que cette colonisation honnie !
Mais les accusations (à usage d’abord interne, pour détourner l’hostilité de ses compatriotes à son régime) du président algérien n’empêcheront pas Emmanuel Macron de renouveler son invitation au cher Tebboune. De même que sa seule réaction à la scandaleuse attaque de Netanyahou a été de réaffirmer que « la France est l’amie indéfectible d’Israël ». Avalons les insultes, et mettons notre mouchoir dessus.
Camille Galic
- https://nouveaupresent.fr/2024/10/06/le-torchon-brule-entre-macron-et-netanyahou/
Non seulement la France n’a pas génocide l’Algérie mais elle lui a laissé des infrastructures de tout premier ordre. Le coût pour la France de ses « colonies » étaient considérables, Bernard Lugan l’a amplement démontré dans ses ouvrages et aussi l’économiste Jacques Marseille. Tout récemment l’écrivain Boualem Sansal a déclaré qu’en 1962 l’Algérie était un pays magnifique et ce moitié par la nature moitié par l’action de la France. Il a dénoncé l’arabisation du pays qui s’en est suivie et qui lui a porté un coup fatal ainsi que l’islamisation, il en sait quelque chose lui qui est né en 1949 et qui a connu l’Algérie française puis l’Algérie algérienne . Il ne faut jamais oublier que la communauté internationale avait demandé à la France vers 1820 de prendre possession des côtes algériennes totalement inhospitalières et peuplées de pirates barbaresques qui multipliaient les razzias avec prises d’esclaves sur tout le pourtour méditerranéen. Les propos de Macron sur de soit disant « crimes contre l’humanité » de la France en Algérie ont été des atteintes insupportables à notre histoire et prendre un ancien trotskiste comme référent à cet égard a rajouté à l’ignominie macronienne. Cet homme joue en permanence contre les intérêts du pays qu’il est censé représenter. C’est un outrage permanent. C’est même une trahison au sens premier du terme.
Tout est dit. Merci.
Malheureusement sur les chaines publiques et dans l’enseignement on entend un autre discours, qui s’apparente à du lavage de cerveau.